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Catégorie : Analyses & réflexions

Billet proposant un retour d’expérience, une analyse, une réflexion…


Les Learning Analytics, vers leur usage dans le monde académique ?

Avec le phénomène Big Data les données numériques ont quantitativement explosé comme en témoigne l’usage massif de plateformes Web telles que Facebook, Twitter, Amazon ou YouTube par exemple, et les quantités volumineuses de données qu’elles génèrent chaque jour. Dans ce contexte, les méthodes pour traiter ces données ont été redéfinies et reposent désormais sur la capture, la recherche, le partage, le stockage, l’analyse et la visualisation de ces données. Les Analytics sont des outils basés sur ces principes et leurs usages sont de plus en plus répandu dans de nombreux secteurs allant du e-commerce aux jeux vidéo, en passant par la politique. Il est un domaine où cet usage semble avoir un grand potentiel : l’enseignement. On parle alors de Learning Analytics dont voici une définition :

« Les Learning Analytics sont la mesure, la collecte, l’analyse et la présentation de rapports basés sur les données des apprenant·e·s et leur contexte d’apprentissage dans le but de comprendre et d’optimiser l’apprentissage et les environnements dans lesquels il se produit » (Siemens, 2011)

L’objectif annoncé est de d’améliorer les formations et la pédagogie, par une connaissance fine de l’efficacité des exercices, des points sur lesquels butent les apprenant·e·s. Moodle met à disposition des outils qui permettent de collecter et d’analyser les traces numériques laissées par les étudiant·e·s sur sa plateforme. Ces outils, des plugins d’Analytics, ont la particularité de donner aux enseignant·e·s une meilleure connaissance de l’usage des ressources et activités pédagogiques par les apprenant·e·s et ainsi de permettre une amélioration continue du cours mais aussi un meilleur accompagnement des étudiant·e·s via des recommandations ou des interventions spécifiques pour les étudiant·e·s en difficulté. Les outils utilisés pour communiquer ces rapports de données peuvent être distingués comme suit : les indicateurs, les outils de visualisation de données (tableaux de bord, diagrammes etc) très populaires dans le domaine des Learning Analytics.

Plugin « Analytics Graphs » : exemple d’un diagramme qui donne pour chaque ressource d’un cours (à gauche du graphique) le nombre d’étudiant·e·s y ayant accédé (bâtons verts) respectivement le nombre d’étudiant·e·s n’y ayant pas accédé (bâtons rouges). En cliquant sur les bâtons on peut voir le nom des étudiant·e·s concernés et les contacter directement.

Nous avons testé ces plugins d’Analytics disponibles sur Moodle avec des enseignant·e·s de l’UNIGE*. Il en ressort que les informations fournies par ces plugins sont bien plus interprétables et utilisables pour les enseignant·e·s de formations en ligne que pour celles et ceux qui n’utilisent Moodle que pour déposer leurs ressources de cours. Ceci s’explique simplement par le fait que les formations en ligne requièrent aux étudiant·e·s d’être davantage connecté·e·s à leur espace de cours sur lesquels se trouvent l’ensemble de leurs activités de cours, et par conséquent que les traces numériques laissées sont beaucoup plus significatives de leur activité globale. Dans ce cas-là, l’interprétation des données générées par les Analytics est plus riche et précise.

En conclusion, les plugins d’Analytics proposés par Moodle peuvent être utilisés par tous les enseignant·e·s, avec un meilleur potentiel pédagogique pour les cours entièrement en ligne.

*Ces tests ont eu lieu sur la version Moodle 3.1

Références:

Penetrating the Fog: Analytics in Learning and Education EDUCAUSE review., Vol. 46, No. 5. (2011), pp. 30-41 by G. Siemens, P. Long

Liste des plugins actuellement disponibles dans Moodle

  • Achèvement des activités: permet à l’enseignant·e de définir des critères d’achèvement indiquant qu’une activité est achevée ou non.
  • Activités du cours: affiche la liste de toutes les ressources et activités du cours (quiz, forums, devoirs, etc.) et indique pour chacune d’entre elles le nombre de fois qu’elles ont été visitées.
  • Statistiques: génére des tableaux et des graphiques informant sur le nombre d’utilisateurs-trices qui ont visité un espace de cours.
  • Journaux: génére un tableau qui regroupe l’historique de toutes les actions effectuées dans un cours en fonction du nom des participant·e·s, la date de connexion, les types de ressources consultées, leurs adresses IP, le type d’appareil (web, mobile).
  • Journal en direct: possède exactement la même fonction que Journaux à ceci près qu’il n’affiche que les participant·e·s du cours qui sont connecté·e·s en direct ou au maximum une heure auparavant.
  • Participation au cours: génère une liste des participant·e·s du cours qui ont effectué une action donnée (incluant le nombre de fois).
  • Rapports de test: permet à l’enseignant·e d’avoir accès aux résultats d’un test.

Cet article a été rédigé avec Jérémy TAN, étudiant du bachelor en Systèmes d’Information, qui a réalisé cette méthode pour TAN_Projet_Bachelor.



Collaborer pour mieux former : l’enseignement des compétences informationnelles

Le site Uni Mail de la Bibliothèque de l’Université de Genève a mené entre octobre 2017 et avril 2018 une enquête sur les compétences informationnelles des étudiants de Master auprès du corps enseignant.

La vision des enjeux et réalités facultaires obtenue permet de proposer à chaque faculté concernée des perspectives de collaboration dans l’optique de renforcer la formation des étudiants.

La démarche d’enquête est envisagée ici à la fois comme une opportunité d’échanges avec le corps enseignant et comme une occasion d’ajustement organisationnel interne.

 

Le texte complet du rapport se trouve sur l’Archive ouverte de l’UNIGE.

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Dessinons un FacLab à l’Université de Genève

Pendant le festival d’innovation ouverte Open Geneva 2018, un hackathon intitulé « Dessine-moi un FacLab » s’est tenu les 13 et 14 Avril dans les locaux de la bibliothèque du Centre Universitaire d’Informatique (CUI) à Battelle. Pendant ces deux jours, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées pour co-créer et imaginer un FacLab impulsé par l’Université de Genève. Parmi les participant∙e∙s, toutes les composantes de l’Université étaient représentées ainsi que des personnes extérieures d’horizons divers qui ont vu dans cette initiative une opportunité pour l’ensemble de la Cité.



Microlearning: une stratégie de formation en ligne

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Nous vivons dans une société en pleine mutation numérique, et les enseignant∙e∙s de l’enseignement supérieur ne cessent de développer des usages numériques pour former, accompagner et soutenir les étudiant∙e∙s dans leur apprentissage. Pour stimuler et valoriser l’innovation, les enseignant∙e∙s exploitent des tendances d’apprentissage tels que : la vidéo, la gamification, la réalité virtuelle ou augmentée, l’automatisation (ou création automatisée de cours elearning) pour développer des cours elearning plus rapidement et à moindre frais, l’apprentissage basé sur le jeu (serious game), l’apprentissage mobile, etc. Parmi les différentes tendances en e-learning 2017, on peut aussi citer le microlearning ou micro apprentissage.

En effet, avec la révolution rapide des smartphones, certains enseignant∙e∙s  essayent d’intégrer les téléphones mobiles à leurs activités d’apprentissage afin de mieux dynamiser leur auditoire, de stimuler la participation des étudiant∙e∙s ou tout simplement les impliquer davantage dans leur apprentissage.

Une grande partie des étudiant∙e∙s est issue de la génération Z, également appelée « digital natives »,  né∙e∙s avec le web et le 2.0. Les résultats d’une étude ont montré que les étudiant∙e∙s  de cette génération n’aiment pas les cours magistraux, ont besoin d’activités et de variété, veulent apprendre et agir rapidement, aiment le travail collaboratif, les échanges et l’interaction, ont une opinion et la partagent, préfèrent la rapidité à la profondeur.

Compte tenu des ces caractéristiques, nous nous demandons comment répondre aux aspirations de cette génération d’étudiant∙e∙s connectée.



e-Assessment – perspectives et problématiques

Retour sur les eduhub-days 2017 à Lugano

En mode BYOD

La question du e-assessment en « BYOD » (Bring Your Own Device), qui désigne le fait de faire passer les examens aux étudiant·e·s sur leurs propres ordinateurs et/ou tablettes, s’est posée à plusieurs reprises dans les ateliers. Ce cas de figure présente de prime abord des avantages certains :

  • Pour l’institution, il résout des problèmes de logistique (pas de parc informatique à maintenir et réserver pour les examens)
  • Pour l’étudiant·e, il permet de passer l’examen sur un environnement avec lequel il/elle est à l’aise. On peut penser par exemple au cas où le clavier des salles institutionnelles n’est pas forcément le même que celui auquel est habitué·e l’étudiant·e.
  • Des solutions techniques rendent cette configuration possible aujourd’hui (par exemple version pour BYOD de Safe Exam Browser)

Cependant, des limites apparaissent assez vite et doivent prises en compte au cas par cas :

  • En fonction des applications qui sont utilisées pendant l’examen, un·e étudiant·e avec un équipement plus performant pourrait être avantagé·e par rapport aux autres
  • D’un point de vue juridique, il n’est pas évident d’obliger à installer un logiciel qui bloquera temporairement la machine. De plus, dans le cas où un problème se produirait suite à l’installation du logiciel, la responsabilité de l’établissement pourrait être engagée.
  • Enfin, il faut veiller à ce que les salles disposent de suffisamment de prises électriques et d’une bande passante WIFI suffisante.

Examens en-ligne: sécurité et aspects légaux

Outre les aspects spécifiques à l’enseignement à distance, deux préoccupations sont régulièrement au centre du débat sur l’e-Assessment.

Authentification et sécurité

Il s’agit d’abord de s’assurer que le ou la candidate est bien la personne qui a suivi le cursus et qui est habilitée à obtenir titre ou crédit. Ensuite, qu’elle ne dispose que des ressources autorisées et qu’elle ne se fait pas aider par un tiers.

Des système existent (et sont constamment améliorés) pour garantir l’authenticité du/de la candidat∙e. Outre l’utilisation de webcams, il peut être demandé aux candidat∙e∙s d’établir un «typing pattern» en re-copiant un texte en début de cours. D’autres systèmes se basent sur des éléments biométriques, qui, en théorie, pourraient aller de l’empreinte digitale au scan de l’iris ou autre reconnaissance faciale. Une dernière possibilité consiste à faire passer les examens dans des institutions agréées, dans lesquelles l’identité vient à être vérifiée. Comme on peut bien l’imaginer, les coûts marginaux explosent assez vite en fonction du degré de précision et de fiabilité exigé.

En aval de l’examen, l’institution doit garantir l’intégrité des données: il ne doit subsister aucun doute que les informations saisies par l’examiné∙e sont bien celles que l’institution aura reçues. De plus, toutes ces données doivent être conservées dans leur forme originale, afin de pouvoir les produire en cas de recours, notamment. L’infrastructure doit fonctionner sans faille, sur toute la durée de l’examen et garantir un traitement équitable des candidats.

Aspects juridiques

La complexité technique et procédurale des examens en ligne est subordonnée aux impératifs d’ordre juridique. En premier lieu, si l’institution veut vérifier l’identité des candidat∙e∙s en collectant et traitant des données personnelles, elle doit respecter la législation sur la protection des données. Ensuite, elle doit garantir un traitement équitable et objectif lors de procédures de recours. Enfin, elle doit pouvoir prouver au besoin qu’elle a mis les candidat·e·s sur un pied d’égalité.

Les spécialistes s’accordent pour reconnaître les difficultés liées à la démarche: au final, le recul n’est sans doute pas encore suffisant pour décider du niveau du contrôle, tant il est vrai que des titres universitaires, rigoureusement falsifiés, sont toujours et encore disponibles sur le marché noir…

Au final, l’enjeu est pris très au sérieux par les institutions qui se lancent dans l’e-Assessment: un examen annulé suite à une panne informatique, par exemple, a un effet dévastateur sur leur renommée.

e-Portfolio comme outils d'e-Assessment

Parmi les différentes formes d’évaluation formative, celle qui se base sur l’usage du ePortfolio réflexif offre un grand potentiel pour les étudiant·e·s.

Cette solution a été mise en place à la haute école pédagogique de la Fachhochschule Nordwestschweiz. Concrètement, tout au long de son cursus académique, les futur·e·s enseignant·e·s du secondaire sont amené·e·s à poser des réflexions sur les cours et les stages qu’ils et elles suivent. Ces réflexions leur permettent d’identifier les connaissances et les compétences acquises ainsi que leurs forces et leurs faiblesses. Ces réflexions sont ensuite évaluées par l’enseignant·e. Le retour qui est apporté par ce dernier, pilier essentiel du dispositif d’évaluation formative, doit être clair, précis et sa fréquence doit être soutenue. Les commentaires doivent porter avant tout sur les éléments intéressants de la réflexion ainsi que sur les questions qui n’ont pas encore été traitées par l’étudiant·e.

Mise en place depuis le mois de juillet 2016, ce projet pilote sera évalué à la fin de semestre de printemps 2017.

Introduction du service e-assessment à l'UNIGE

Un projet pilote sur l’e-assessment à l’Université de Genève, qui s’inscrit pleinement dans la stratégie de l’Université numérique, a été initié en janvier 2016. Ce projet adresse les nombreuses questions sous-jacentes à cette modalité d’examen qui est en forte demande depuis 2013 par le corps enseignant. Les sessions pilotes réalisées à ce jour ont montré l’importance de mettre en place la chaîne de support et d’impliquer les correspondant·e·s informatiques (support de proximité), condition sine qua non pour assurer un déroulement optimum des sessions d’examen, mais aussi des sessions de tests préalables.
Sur le plan logistique, les pilotes ont montré les limites concernant la question de la disponibilité des salles équipées, ils ont permis également de soulever des questions d’aménagement (aération, sécurité pour des classes de plus de 60 étudiant·e·s, gestion des réservations, etc.) ce qui a amené à revoir la vision de l’infrastructure dédiée aux examens en ligne et de s’orienter vers l’option BYOD qui est certes plus ambitieuse et risquée, mais sur le long terme elle sera probablement plus réaliste si on considère que les étudiant·e·s pour une large majorité possèdent un ordinateur portable. Cette approche prévoit également une infrastructure centrale adaptée pour le déploiement de machines virtuelles.

Ce billet a été rédigé collaborativement par Omar Benkacem, Pierre Lehmann, Patrick Roth et Elsa Sancey.