• Lunch and Learn
    Lunchs Pédagogiques : venez partager sur des thématiques vives dans l'enseignement !
  • Makeiteasy
    Une plateforme pour tester et améliorer vos compétences numériques à votre rythme
  • Ciel cherche: rédacteurs/trices

Les IA génératives à l’Université de Genève: prise de position du Rectorat et ressources

Les IA génératives à l’Université de Genève: prise de position du Rectorat et ressources

Le 6 juillet dernier, le Rectorat faisait part de sa prise de position concernant l’utilisation d’intelligences artificielles génératives dans le contexte académique.

Dans le texte publié sur son site internet, l’Université de Genève reconnaît l’importance et les avantages offerts par l’IA générative, mais également ses limites et les défis éthiques qu’elle présente. Elle indique qu’il revient aux facultés et aux enseignant-es de définir les conditions d’utilisation de ces outils et de promouvoir la transparence en matière de citation.

L’UNIGE fait les recommandations suivantes:

  • Former les étudiant-es et les enseignant-es à l’usage de chatGPT ou outils apparentés
  • Poser un cadre clair à l’échelle facultaire et de chaque enseignement
  • Rappeler la notion d’intégrité académique et des objectifs d’une formation universitaire
  • Rappeler l’importance des compétences rédactionnelles dans la formation universitaire
  • Valoriser la notion d’auteur-e d’un travail scientifique/académique et la responsabilité qu’il ou elle porte

Le même cadre et la même transparence doivent être appliqués à l’utilisation d’IA générant des images.

Dans son message, le Rectorat met à disposition deux ressources pour alimenter une réflexion appelée à évoluer et à s’élargir : un guide interactif sur l’IA générative dans l’enseignement universitaire et un mur virtuel (padlet) rassemblant de nombreuses références, articles, blogs et sites internet.

Guide interactif sur l’IA générative dans l’enseignement universitaire

Le guide interactif présente ChatGPT et d’autres IA génératives de texte et met à disposition de nombreuses ressources. Il comprend une partie sur les considérations éthiques à prendre en compte lors de l’utilisation de tels outils, mais fournit également des exemples pratique pour l’utilisation de ChaGPT dans l’enseignement et l’évaluation. Une partie s’intéresse particulièrement au renforcement de l’apprentissage des étudiant-es en utilisant l’IA générative

Padlet / Mur virtuel

Le padlet rassemble des ressources de typedivers : actualité des IA génératives, qu’est-ce que ChatGPT, IA génératives dans l’éducation : pour le e-learning, les évaluations, ainsi qu’outils et applications à disposition, notions et questions de plagiat, d’aigiarisme (plagiat assisté d’une IA) et de droit d’auteur.

Références et autres ressources

J. Érard, L’UNIGE prend position sur l’intelligence artificielle dans le contexte académique, Le Journal de l’UNIGE, printemps 2023 : article présentant la prise de position du Rectorat et un éclairage sur l’IA du Prof. Christian Lovis (Faculté de médecine)

D. Birchmeier, ChatGPT pour la recherche académique, Blog Ciel, 16 mai 2023 : un étudiant en Services et systèmes numérique documente son utilisation cadrée de ChatGPT pour la rédaction de son mémoire de bachelor

R. Zaffran, ChatGPT: An Ongoing and Unprecedented Disruption for Education and Training?, NewSpecial Magazine, avril 2023, p. 28-30: l’article met en évidence l’impact de l’IA, les avantages et les limites de ChatGPT dans l’éducation, et offre des recommandations pour une utilisation éclairée de ces technologies dans les établissements éducatifs.

Unesco : Guidance for generative AI in education and research, 2023: le texte propose des recommandations concrète pour les décideurs politiques et les établissements éducatifs, mais émet aussi des exigences à l’intention des fournisseurs d’IA génératives,  tout en invitant la communauté internationale à réfléchir aux conséquences à long terme de ces outils sur l’enseignement, l’apprentissage, et l’évaluation.

 



Compétences numériques des enseignants dans la formation continue : des nouvelles de l’approche à trois niveaux

Ce billet est proposé par la Dre Jue Wang Szilas et la Dre Patrizia Birchler Emery, CFCD.

Les défis liés à la transformation numérique des programmes de formation continue de l’Université de Genève et les solutions développées par le Pôle programme, pédagogie & partenariats du Centre pour la formation continue et à distance de l’UNIGE (CFCD), ont déjà fait l’objet d’un billet de blog en décembre 2021.

A cette occasion, nous avions détaillé les solutions proposées par notre Pôle pour soutenir la transformation numérique de nos programmes, plus particulièrement dans le cadre du renforcement des compétences numériques des équipes enseignantes. Nous avions également brièvement présenté l’auto-formation Moodle « option seuil », qui a pu être proposée aux collaborateurs et collaboratrices des programmes de formation continue à partir de février 2022.

A la suite de l’ouverture de l’auto-formation, notre Pôle a continué à travailler sur l’amélioration des formations proposées. L’approche adoptée pour développer les modèles d’apprentissage est celle de la recherche orientée par la conception, en anglais Design-Based Research.

La recherche orientée par la conception : brève présentation

La recherche orientée par la conception (Sanchez, 2015), en anglais Design-Based Research (désormais DBR) est une approche méthodologique de recherche utilisée par les chercheurs/euses et les praticien-nes des sciences de l’apprentissage, visant à développer des solutions aux problèmes. Wang et Hannafin (2005) en saisissent les caractéristiques essentielles :

a systematic but flexible methodology aimed to improve educational practices through iterative analysis, design, development, and implementation, based on collaboration among researchers and practitioners in real-world settings, and leading to contextually-sensitive design principles and theories” (p. 6)

Selon le Design-Based Research Collective (2003), un projet présentant les caractéristiques typiques de la RBD devrait inclure les éléments suivants :

  • Ses objectifs sont de résoudre des problèmes actuels du monde réel.
  • Les chercheurs/euses et les praticien-es (qui peuvent être les mêmes personnes) sont pleinement impliqué-es dans le projet.
  • Il est contextualisé car les résultats de la recherche sont liés à la fois au processus de conception qui a produit les résultats et à l’environnement dans lequel la recherche a été menée.
  • Les interventions de conception sont continuellement améliorées pour les rendre plus applicables à la pratique.

Comme le présentent Collins et al. (2004) et Reeves (2000), l’approche DBR comporte généralement quatre étapes :

1) Analyse : les chercheurs/euses identifient un problème qui doit être résolu ;

2) Conception : ils/elles développent une solution potentielle, généralement sous la forme d’un outil ou d’un modèle pédagogique qui pourrait résoudre le problème ;

3) Test et amélioration : ils/elles testent l’outil ou le modèle pédagogique dans un contexte réel et le perfectionnent pour obtenir de meilleurs résultats ;

4) Évaluation et réflexion : les chercheurs/euses réfléchissent aux résultats de l’expérience, identifient les caractéristiques des outils pédagogiques qui ont permis de résoudre les problèmes initiaux, révisent les aspects qui n’ont pas été utiles à l’apprentissage et déterminent le principe de conception. Cela conduit à un autre cycle de recherche consistant à concevoir, tester, évaluer et réfléchir pour améliorer la conception pédagogique en faveur de l’apprentissage. Le processus itératif peut être caractérisé par la figure ci-dessous :

(d’après Reeves [2000], p. 59)

La solution « à trois niveau » dans la spirale de la DBR

Notre projet de solution « à trois niveaux » a traversé les quatre étapes au cours de deux cycles de conception de 2019 à 2022. Le premier cycle de conception a duré de 2019 à 2020. Ce cycle était axé sur le perfectionnement du modèle de transformation à « trois niveaux » et sur les ateliers de formation aux compétences numériques destinés à soutenir sa réalisation. Les retours nous ont permis de réfléchir à une réorganisation des ateliers, avec des objectifs plus ciblés et des formats plus adaptés. De mai à octobre 2021, dans un deuxième cycle de conception, le modèle a donc été repensé, cette fois-ci en se concentrant davantage sur les compétences nécessaires pour la réalisation de cours en ligne répondant au niveau de qualité standard exigé dans nos programmes de formation continue. Une auto-formation Moodle niveau seuil a été proposée, testée et lancée dans un cadre plus large. Nous sommes actuellement dans la phase d’évaluation de ce cycle pour identifier les éléments susceptibles d’être améliorés.

Le projet a été présenté lors du congrès annuel d’EDEN (European Distance and E-Learning Network), en juin 2022, et a suscité un vif intérêt en raison de la clarté de sa conception et, surtout, de son approche très pragmatique qui en rend la réalisation aisée et abordable. La présentation a également fait l’objet d’un article dans les actes de la rencontre.

La solution « à trois niveaux » : développements futurs

Mais le projet n’en est pas terminé pour autant. En effet, une vraie recherche orientée par la conception ne peut se baser que sur deux cycles de conception, c’est pourquoi un troisième cycle est déjà en cours. Dans ce troisième volet, nous travaillerons sur plusieurs plans : amélioration de l’existant, c’est-à-dire l’auto-formation (perfectionnement grâce à l’analyse des données d’apprentissage, passage à Moodle 4.0, utilisation d’autres outils pour un apprentissage plus interactif), puis développement d’un cours en ligne pour l’option standard, redéfinition du niveau avancé et proposition de solutions d’apprentissages adaptées.

Références bibliographiques

Approche à trois niveaux du CFCD 

Wang Szilas, J., Birchler Emery, P. (2021). Une approche à trois niveaux pour soutenir la transformation numérique de la formation continue, https://ciel.unige.ch/2021/12/une-approche-a-trois-niveaux-pour-soutenir-la-transformation-numerique-de-la-formation-continue/

Wang Szilas, J., Birchler Emery, P. (2022). Training Digital Competences of Educators in Continuing Education: A Three-Level Approach. In: Väljataga, T., Laanpere, M. (eds) Shaping the Digital Transformation of the Education Ecosystem in Europe. EDEN 2022. Communications in Computer and Information Science, vol 1639. Springer, Cham., pp. 127-136, https://doi.org/10.1007/978-3-031-20518-7_10

 

Design-Based Research

Collins, A., Joseph, D., Bielaczyc, K. (2004). Design Research: Theoretical and Methodological Issues, The Journal of The Learning Sciences, 13(1), pp.15-42, https://doi.org/10.1207/s15327809jls1301_2

Design-Based Research Collective (2003). Design-Based Research: An Emerging Paradigm for Educational Inquiry. Educational Researcher, Vol. 32, No. 1, p. 5, https://doi.org/10.3102%2F0013189X032001005

Reeves, T. C. (2000). Enhancing the Worth of Instructional Technology Research through Design Experiments and Other Development Research Strategies, Paper presented on April 27, 2000 at Session 41.29, International Perspectives on Instructional Technology Research for the 21st Century, a Symposium sponsored by SIG/Instructional Technology at the Annual Meeting of the American Educational Research Association, New Orleans, LA, USA

Sanchez, E., Monod-Ansaldi, R. (2015). Recherche collaborative orientée par la conception. Un paradigme méthodologique pour prendre en compte la complexité des situations d’enseignement-apprentissage. Education & Didactique, 9(2), pp. 73-94, https://doi.org/10.4000/educationdidactique.2288

Wang, F., Hannafin, M. J. (2005). Design-based research and technology-enhanced learning environments. Educational technology research and development, 53(4), pp. 5-23, https://doi.org/10.1007/BF02504682

 



Au-delà de Zoom : interaction et socialisation en ligne dans des espaces virtuels

Ce billet est proposé par Patrizia Birchler Emery (CFCD) et Laurent Moccozet (CUI).

Dans le sillage des produits de vidéoconférence comme Zoom, de nouvelles offres sont en train d’émerger. L’objectif principal est de permettre une forme de socialisation en dehors de la tenue des conférences et d’améliorer les interactions entre les participant-es.

Elles présentent toutes les mêmes caractéristiques:

  • La possibilité pour l’équipe organisatrice d’utiliser ou construire un « espace », en général sur le modèle d’un bâtiment organisé en halls, salles, couloirs, voire parc ou lounge, où les participant-es vont pouvoir se déplacer. Chaque espace se voit attribuer un rôle: des amphithéâtres pour les conférences traditionnelles, des salles de discussion, des cafétérias ou parcs pour les discussions libres.
  • Chaque participant-e est représenté-e par un avatar, qui peut prendre plusieurs formes: une simple photo du visage, prise à la webcam au moment de l’arrivée dans l’application, un personnage de jeu choisi et personnalisé, un petit personnage coloré.
  • Chaque participant-e peut déplacer librement son avatar dans les différentes parties de l’espace, en le dirigeant avec la souris et/ou les flèches du clavier.
  • La possibilité de « voir » les autres participant-es dans l’espace et de localiser/rejoindre une personne.

Le principe de socialisation se fait sur la proximité des avatars: quand deux avatars sont proches, il leur est proposé de se rencontrer et de discuter. La discussion prend en général la forme d’une mini-vidéoconférence. D’autres participant-es peuvent se joindre à la discussion en rapprochant leurs avatars.



La flexibilisation : un nouveau paradigme pour l’enseignement ?

Suite au passage en ligne abrupt du printemps 2020 dû à la crise du COVID-19, il est beaucoup question de la redéfinition de nos conceptions sur l’éducation (voir par exemple la série de webinaires EDEN – European Distance Education Network, portant sur l’Education in time of a new normal). On parle aussi beaucoup de flexibilité, surtout dans l’enseignement universitaire, en rangeant sous ce terme toutes sortes d’innovations, d’ajustements et de changements ou estimant que le passage en ligne est la réponse à la demande ou au besoin de flexibilité. Mais la flexibilité dans l’enseignement va bien au-delà et demande des réponses plus variées que le seul passage en « remote teaching ».

5 types de flexibilisations

Dans l’un de ses articles en ligne post-covid, teachonline.ca (plateforme canadienne de ressources, informations et réflexions sur l’enseignement à distance, destinée aux enseignant-es du post-secondaire) définit 5 types de flexibilité :

 

Flexibilité dans le scénario de cours et options de calendrier

Par exemple : offrir un cours en ligne sur une période de 12 mois et pas un semestre, ou avec date de début ouverte ; choix entre versions courte ou longue ; ressources d’apprentissage et devoirs à option, pour permettre à l’étudiant-e un parcours d’apprentissage personnalisé, adapté à ses besoins et intérêt.

Flexibilité dans la reconnaissance des acquis et l’attribution de crédits

Par exemple : mieux utiliser les apprentissages antérieurs, ou permettre aux étudiant-es de passer l’examen sans avoir à suivre le cours en entier ; évaluer plus les compétences.

Flexibilité dans l'achèvement du programme

Par exemple : mieux utiliser les crédits transférables, réduire ou éliminer l’obligation de résidence.

Flexibilité dans l’évaluation

Par exemple: donner la possibilité à l’étudiant-e de passer les examens à la demande ; donner un feedback rapide pour les évaluations formatives et un feedback approfondi et détaillé pour les évaluations sommatives.

Flexibilité du parcours

Par exemple: créer et rendre plus accessibles des passerelles entre apprentissage, travail et diplômes.

Un exemple de flexibilisation du parcours d’apprentissage : le modèle Hyflex

Comme exemple de flexibilisation de l’enseignement, on peut citer un modèle hybride flexible connu sous le nom de Hyflex, dont l’objectif est de donner aux étudiant-es le plus grand choix possible dans le cadre d’un programme d’apprentissage formel. Au cœur de ce modèle se trouve le principe selon lequel l’apprentissage est équivalent, quel que soit le mode.



Comment les étudiants de l’UNIGE ont-ils vécu l’enseignement à distance d’urgence?

Le e-Journal de l’Université de Genève a relayé dans ses pages les résultats de l’enquête menée par l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) auprès des étudiant-e-s de l’UNIGE, dans le but de connaître leurs réactions et leur vécu suite aux mesures d’urgence mises en place pour permettre l’enseignement à distance d’urgence.

Si les étudiant-e-s dans leur majorité ont jugé positivement la qualité de l’enseignement mis en place à l’UNIGE, ils-elles considèrent cependant que leur charge de travail a augmenté durant cette période. Ils-elles font état également de leurs difficultés d’organisation, des problèmes liés au manque de place de travail et de leur sentiment d’isolement.

Même si la plus grande partie a trouvé cette découverte de nouveaux modes d’enseignement intéressante, beaucoup se réjouissent de retrouver l’enseignement en présence, avec des vrais contacts et les discussions spontanées qui en découlent.

Rapport de l’OVE: disponible ici.