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Tag : travail collaboratif

café cosy

Pourquoi aimez-vous étudier dans un café (…ou pas) ? Retour d’expérience d’un étudiant MALTT à l’EduSpace Challenge.

Photo par RR Abrot sur Unsplash.

Tips du jour : ce billet contient des liens dans le texte, pour ouvrir un lien dans un autre onglet, gardez enfoncé Ctrl (Windows/Linux) ou Cmd (Mac) et cliquez sur le lien. Bonne lecture !

Vous installer dans votre café favori accompagné·e de votre latte macchiato, tout ceci en écoutant une playlist lofi, est votre environnement pour étudier ? En anglais, on peut appeler ça un Learning Space (abrégé LS). Il s’agit de toute configuration où a lieu de l’apprentissage et/ou de l’enseignement.

Le vendredi 24 novembre 2023, la directrice de l’unité de recherche TECFA a relayé sur le forum interne du master MALTT une invitation à un hackathon de deux jours à la ZHAW nommé EduSpace Challenge : « Vingt étudiant·e·s d’institutions d’enseignement supérieur de toute la Suisse sont invité·e·s à rejoindre une expérience de design thinking dans laquelle ils et elles devront créer leur LS  idéal guidé·e·s par des coachs expert·e·s. Les résultats seront pitchés lors de la conférence des EduHub Days

Design thinking

Qu’est-ce que le design thinking ? Au sein du master MALTT, lors d’un cours pratique donné par Nathalie Borgognon, nous avons eu l’opportunité d’expérimenter le design thinking durant un semestre. Cette méthodologie de résolution de problème se base sur cinq étapes clés qui s’enchaînent, avec la possibilité de revenir sur chacune d’entre elles de manière itérative. La première étape est l’empathie. Lors du cours, nous avons procédé à une analyse du besoin du commanditaire. De ceci en découle la définition d’une problématique claire. Ensuite, vient une étape d’idéation (p.ex. brainstorming) couplée à du prototypage, en l’occurrence pour ce cours, il s’agissait de prototypage rapide. Enfin nous avons modélisé et produit l’objet final que nous avons soumis à des tests utilisateur·trice·s (en savoir plus).

Revenons à l’EduSpace Challenge… un hackathon… sur les LS… en utilisant le design thinking… sur deux jours. J’ai donc envoyé ma candidature et ai été sélectionné pour faire partie de cette aventure. D’où ce billet de blog pour vous partager mon expérience ! Veuillez noter que Switch est le principal organisateur de l’événement et a couvert l’intégralité des dépenses de transport, logement et nourriture pour les personnes inscrites au hackathon.

Préparation

L’accent a été mis sur le fait d’éveiller notre curiosité, d’éprouver du plaisir, d’avoir un état d’esprit positif, d’être visuel, de collaborer.

Pour nous préparer aux deux jours de hackathon, nous avons eu une séance sur Zoom où nous avons répondu à des questions à travers un menti pour apprendre à se connaître entre participant·e·s : de quelle région venions-nous, quels étaient nos loisirs, nos compétences, ce qu’on comprenait du thème des LS, etc. Les organisatrices et organisateurs nous ont ensuite présenté·e·s le principal sujet du hackathon afin que nous soyons introduit·e·s à la problématique. Cette première séance a bien illustré l’ambiance dans laquelle allaient se dérouler les deux prochains jours. En effet, l’accent a été mis sur le fait d’éveiller notre curiosité, d’éprouver du plaisir, d’avoir un état d’esprit positif, d’être visuel, de collaborer, etc. Pour cette première partie, j’ai apprécié avoir de brèves interactions avec les autres participant·e·s et par la suite visualiser les résultats du menti afin de me situer par rapport aux autres étudiant·e·s.

L’arrivée

C’est le jour J et j’arrive à la ZHAW à neuf heures. À mon arrivée, l’accueil se fait avec une flopée de goodies : des petits pin’s aimantés pour montrer fièrement son métier, « Instructional Designer », « Developer », « Researcher »; ou encore son expertise : « Newbie », « In-Betweenie », « Oldie ». Il y a aussi des carnets de notes et stylos à l’effigie de Switch. Mais surtout, café, thé, fruits et croissants à profusion pour bien débuter la journée !

Ma première rencontre se fait avec un étudiant en informatique de Lugano en échange à l’ETH et nos intérêts convergent déjà. Une collègue du MALTT me rejoint et nous sommes invité·e·s à rejoindre la salle du hackathon. Un moment libre avec toutes et tous les participant·e·s est partagé. Ces échanges informels m’ont permis de discuter avec un étudiant en géographie de Zürich et un des coachs.

Empathie

Un dispositif pédagogique doit être fonctionnel ET esthétiquement attrayant afin de garantir une certaine acceptabilité du côté des apprenant·e·s.

Nous avons ensuite été redirigé·e·s vers la salle de conférence où un chercheur en Education Digitale, James Lamb, a fait le discours d’ouverture des EduHub Days. Le sujet de son keynote reposait sur les espaces d’apprentissage post-digital de l’enseignement supérieur (“post digital learning spaces of higher education”). Sur les six points énoncés de sa présentation, j’en retiens principalement un. Un des rôles clés des personnes en charge de la formation (p.ex., concepteur·trice (techno-)pédagogique, formateur·trice, enseignant·e) est de s’assurer qu’un LS soit fonctionnel, utile et utilisable, mais il en va aussi de s’occuper des aspects esthétiques, émotionnels et sensoriels de ce même environnement d’apprentissage. Il est trop souvent mis en avant qu’un dispositif pédagogique est ‘efficace’ dès lors que sa fonction primaire est opérationnelle. Je ne suis plus d’accord avec ce point. Un dispositif pédagogique doit être fonctionnel ET esthétiquement attrayant afin de garantir une certaine acceptabilité du côté des apprenant·e·s. Cette première séance nous a permis·e·s de comprendre les enjeux de la problématique principale et a constitué l’étape d’empathie du design thinking.

Cette partie du design thinking comme il a été appliqué au hackathon manque à mon goût d’échange avec le public cible – ou mieux, avec tous·tes les autres expert·e·s participant·e·s aux EduHub Days. Malgré le fait que les coachs ont émis l’idée d’aller parler avec les autres personnes présentes, au vu du calendrier bien rempli, il n’a pas été possible ni même envisagé de faire des interviews. Par empathie, il est question de comprendre et se mettre à la place du public cible / client·e·s. Hors ici, il ne s’agissait que d’écouter un seul expert sur le domaine. Une proposition d’amélioration aurait été d’ajouter dans le déroulement du hackathon, un moment d’interview et d’échange avec les expert·e·s présent·e·s.

Définition

À la suite de cette conférence introductive sur le sujet des LS, nous avons commencé la journée par équipe de quatre. J’ai fait équipe avec Davide (économie), Isabella (prévention et promotion de la santé) et Sara (éducation). Cette opportunité de travailler avec des étudiant·e·s de domaines différents était riche et il s’agit là d’une occasion rarement rencontrée à l’université. D’ailleurs, si vous êtes étudiant·e·s à l’UNIGE et que vous souhaitez participer à un cours transversal, je recommande vivement le cours Comprendre le Numérique 2. Nous avions donc devant nous huit heures de travail à partager sur deux jours pour créer et pitcher notre idée de LS idéal. Autant dire que les décisions doivent se prendre vite au sein du groupe. La coach a su gérer le temps et les activités de manière plus que respectable !

Nous avons donc commencé à travailler en groupe par la définition de nos points de vue. Nous avions divergé sur le sujet pour ensuite converger vers une solution commune. Notre coach nous a demandé, en un temps restreint, de répondre aux plus de questions possibles sur les « Five Ws ». Chacun·e parlait à tour de rôle pour exprimer son avis et point de vue sur chacune des questions posées et nous notions les points clés sur des post-it. Ceci a permis de définir notre compréhension commune d’un LS. Nous avons abouti à la définition suivante: un LS est un lieu où chaque étudiant·e doit être capable de réaliser ses objectifs, à court et moyen terme tout en étant « émotionnellement engagé ».

Idéation

La partie d’idéation s’est faite sous forme d’un brainstorming classique, un temps restreint pour donner le plus d’idées possibles sur ce que nous pensions être impératif pour un LS. Nous avons principalement utilisé des post-it pour écrire chaque réponse. S’en sont suivies des discussions sur les besoins des étudiant·e·s et les façons de permettre l’intégration de ces besoins dans un LS. Afin de permettre aux étudiant·e·s de réaliser leurs objectifs à court et moyen terme, notre idée de LS idéal a souhaité mettre l’accent sur la manière de rendre motivante la progression dans le cursus universitaire. Nous avons donc pensé à utiliser la ‘carotte’ du projet de vie (objectif à long terme, de vie / travail idéal). De plus, nous voulions mettre l’accent qu’un LS idéal doive mettre en avant le bien-être émotionnel des étudiant·e·s. Nous sommes arrivé·e·s à une problématique concise de la forme suivante : Notre LS aide les étudiant·e·s universitaires (qui ? public cible) qui souhaitent finir leur cursus universitaire (quoi ? quand ? besoin) en restant motivé·e·s par leurs cours (comment ? action) par l’utilisation de notre plateforme en ligne engageante, facile d’utilisation et personnalisable (caractère unique de notre LS).

Le public cible était sans nul doute nous-mêmes, étudiant·e·s d’université. La partie d’observation ou d’empathie a été ici occultée car nous étions les demandeur·euse·s. Comme pour la partie d’empathie, nous nous sommes toutes et tous reposé·e·s sur nos avis personnels d’étudiant·e·s. Toutes les idées données avaient le risque d’être émotionnellement imprégnées et le refus d’une de ces idées pouvaient amener à la frustration de certain·e·s. D’où la préconisation et la recommandation d’interviewer des personnes externes au groupe afin de se focaliser sur un persona construit ‘objectivement’.

Prototypage

interface d'application

Une fois notre problématique définie, nous avons commencé à prototyper. Le LS imaginé par notre groupe est une application de productivité où tous les besoins individuels d’apprentissage y seraient consignés et répondus. Nous n’avions donc pas utilisé les Lego® à disposition ni construit de maquette papier en 3D. En effet, nous avons décidé de rester sur une interface plate que nous allions montrer de manière interactive lors du pitch. Nous avons souvent pris Moodle comme contre-exemple du LS idéal. Notre LS idéal, en lien avec les préférences des étudiant·e·s, prend la forme d’une interface minimaliste sur laquelle des modules (ex. Agenda, Cours, Tâches, etc.) seraient personnalisables en position et en quantité – à l’inverse de Moodle où de multiples pages sont présentes et son contenu étant trop riche. L’unicité du prototype réside dans le fait que le but ultime de l’étudiant·e se trouve au milieu en haut de l’écran. Ce but ultime est accompagné d’un module ‘Goals’ qui redirigerait vers une page où l’étudiant·e verrait la progression de ses buts à court et moyen terme en fonction des cours universitaires pris. De plus, des cours complémentaires ou ressources supplémentaires seraient aussi proposés pour accompagner l’acquisition des compétences nécessaires.

Test

Nous avons eu une courte séance de test. Une fois notre prototype créé, nous avons procédé à des regards croisés avec un autre groupe. Le but de cette séance était de laisser le groupe observateur interagir et labelliser ce qu’ils et elles pensaient de l’utilité et de la fonction du LS. Il s’agissait ici d’un test utilisateur·trice. Pour effectuer des tests UX, je vous recommande fortement le livre suivant qui a été LA référence lors de nos cours d’ergonomie en MALTT : Lallemand, C. & Gronier, G. (2016).

Pitch

« Personnalisation », « besoins des étudiant·e·s » et « buts » sont les mots-clés que je ressors de toutes les idées d’un LS idéal durant ce hackathon.

Les dernières heures ont été consacrées à la préparation et la répétition du pitch pour présenter notre LS devant une centaine de participant·e·s des EduHub Days. En cinq minutes, le défi est de choisir les mots justes, répartir équitablement le temps de parole, tout en essayant de n’omettre aucune des fonctionnalités de notre LS.

Point de vue du Master MALTT

Dans le train de retour direction Genève, avec trois étudiantes du Master MALTT, nous nous sommes dit que nous n’avions rien appris de nouveau en termes de technologies éducatives. La plupart des implications et limitations sur l’environnement d’apprentissage idéal, par exemple en ligne/en présence, digital/physique, synchrone/asynchrone, etc., avaient déjà été discutées en cours (voir le cours Apprentissage Digital et formation à Distance). Quelques jours plus tard nous avons échangé avec notre professeure d’ergonomie de design centré utilisateur·trice et elle nous a éclairé·e·s sur le fait que le design centré utilisateur·trice se base sur une conception incluant l’utilisateur·trice final·e de manière continue et itérative tout en ajoutant la dimension d’évaluation – étape manquante lors d’un hackathon de design thinking, où le temps est cruellement restreint ! Pour améliorer ce type de hackathon, je proposerais 1) d’inclure des interviews d’utilisateur·trice·s finaux·ales et encadrer la mise en place d’un persona, 2) d’inclure une partie d’évaluation et d’encadrer la réalisation des propositions d’amélioration concrètes.

De plus, je me questionne quand à la pertinence des idées énoncées par un groupe formé essentiellement de novices dans le sujet. Je pense avant tout que le design thinking permet en premier lieu de donner des idées fortement divergentes par rapport aux conceptions d’expert·e·s. L’enjeu ici est de retravailler ces idées dans un deuxième temps avec un comité d’experts pour vérifier et/ou ajouter de la valeur scientifique et basée sur des preuves.

Pour finir, il est indéniable que nous avons fait l’expérience d’un hackathon de design thinking éprouvant, bien encadré, stimulant et qui a étendu notre zone de confort et notre réseau social. « Personnalisation », « besoins des étudiant·e·s » et « buts » sont les mots-clés que je ressors de toutes les idées d’un LS idéal durant ce hackathon.

Take Home Message

Je retiendrai que l’esthétique compte au même titre que la mécanique dans tout dispositif pédagogique. Lors de la conception d’un dispositif pédagogique (ex. cours, formation, technologie éducative, etc.), les aspects esthétiques, émotionnels et sensoriels devraient être renforcés. Pour les technologies éducatives, il existe maintenant des modèles ou applications faciles d’utilisation pour créer des interfaces modernes sans nécessité de programmation. Rendez votre LS attirant et agréable.

Il semblerait aussi que la personnalisation et la flexibilité d’un LS est un des besoins les plus importants pour les étudiant·e·s

… personnellement, je préfère étudier chez moi avec mon bureau et un écran additionnel – tout est une question de préférence !

Qu’avez-vous pensé de cette lecture? Je suis ouvert à toute discussion ou commentaire et vous invite chaleureusement à commenter directement en-dessous, ou à m’envoyer un message sur LinkedIn ou par mail à kenneth.rioja@unige.ch. N’hésitez surtout pas!


Ressources

Design Thinking

Outils

Recherche scientifique

EduHubChallenge


Note à propos de l’auteur: Kenneth Rioja est un étudiant en dernière année du Master MALTT à l’UNIGE. Son mémoire se focalise sur l’analyse des stratégies de jeu basé sur les traces du jeu AL2049. Il est également assistant de recherche dans un laboratoire de sciences cognitives, le Brain and Learning lab à l’UNIGE depuis cinq ans et a complété le « tronc commun » de la récente école de programmation ouverte à Lausanne, l’école 42.



Rédiger un travail académique en groupe: nouveau module InfoTrack

InfoTrack, la plateforme de formation aux compétences informationnelles mise à disposition par la Bibliothèque de l’UNIGE, continue à se développer et à s’adapter aux nouvelles pratiques d’enseignement dans l’enseignement supérieur. Le nouveau module Rédiger un travail académique en groupe, ou de l’art de bien travailler ensemble, articulé autour d’une vidéo de 5 minutes, apporte un cadre aux étudiant-es qui préparent un travail académique collaboratif. Il pose les bases pour une mise en route efficace. La vidéo introduit les éléments théoriques qui sont complétés dans la section « À retenir » par une sélection d’outils disponibles à l’UNIGE (sous licence institutionnel ou gratuits). Les étudiant-es ont besoin d’une dizaine de minutes pour visualiser la vidéo, faire le quiz et parcourir les contenus du module.

Comme tous les contenus d’InfoTrack, ce module est diffusé sous licence CC BY-NC-SA 4.0 et peut donc être réutilisé sans autorisation préalable dans les limites imposées par cette licence (pas d’utilisation commerciale et partage à l’identique).

Enfin, notons que, au fil des ans, de nombreux billets de ce blog ont déjà passé en revue des outils utiles pour la collaboration en ligne :

À noter : ce module InfoTrack a été partiellement financé par le Rectorat UNIGE dans le cadre du projet « Make-it-easy » lui-même financé par le programme « P-8 Renforcement des digital skills dans l’enseignement » de swissuniversities.



Au-delà de Zoom : interaction et socialisation en ligne dans des espaces virtuels

Ce billet est proposé par Patrizia Birchler Emery (CFCD) et Laurent Moccozet (CUI).

Dans le sillage des produits de vidéoconférence comme Zoom, de nouvelles offres sont en train d’émerger. L’objectif principal est de permettre une forme de socialisation en dehors de la tenue des conférences et d’améliorer les interactions entre les participant-es.

Elles présentent toutes les mêmes caractéristiques:

  • La possibilité pour l’équipe organisatrice d’utiliser ou construire un « espace », en général sur le modèle d’un bâtiment organisé en halls, salles, couloirs, voire parc ou lounge, où les participant-es vont pouvoir se déplacer. Chaque espace se voit attribuer un rôle: des amphithéâtres pour les conférences traditionnelles, des salles de discussion, des cafétérias ou parcs pour les discussions libres.
  • Chaque participant-e est représenté-e par un avatar, qui peut prendre plusieurs formes: une simple photo du visage, prise à la webcam au moment de l’arrivée dans l’application, un personnage de jeu choisi et personnalisé, un petit personnage coloré.
  • Chaque participant-e peut déplacer librement son avatar dans les différentes parties de l’espace, en le dirigeant avec la souris et/ou les flèches du clavier.
  • La possibilité de « voir » les autres participant-es dans l’espace et de localiser/rejoindre une personne.

Le principe de socialisation se fait sur la proximité des avatars: quand deux avatars sont proches, il leur est proposé de se rencontrer et de discuter. La discussion prend en général la forme d’une mini-vidéoconférence. D’autres participant-es peuvent se joindre à la discussion en rapprochant leurs avatars.



Travailler en groupe avec Zotero

Zotero est un logiciel libre de gestion des références bibliographiques qui dispose de nombreuses fonctionnalités utiles pour travailler en groupe sur une liste de références. Ce billet détaille les principales astuces à connaître pour en tirer profit lors de la gestion d’une bibliographie dans un travail académique réalisé à plusieurs. Pour une introduction générale au logiciel Zotero, il est conseiller de se référer à la documentation et aux ateliers proposés par la Bibliothèque.

Prérequis

Pour créer une bibliothèque de groupe, il faut au préalable se créer un compte sur le site web de Zotero et, de préférence, synchroniser sa bibliothèque Zotero avec ce compte.

Remarque : le stockage sur Zotero étant un service Cloud fourni par la Corporation for Digital Scholarship, un organisme à but non lucratif, les données sont stockées à l’étranger et il est donc recommandé de ne pas fournir de données personnelles ou sensibles.

Créer une bibliothèque de groupe

Pour créer une bibliothèque de groupe, on clique sur l’icône « Nouvelle bibliothèque » du logiciel Zotero, puis sur « Nouveau groupe… », ce qui ouvrira une page de web de connexion à son profil Zotero en ligne.
Une fois connecté, Zotero propose 3 types de bibliothèques de groupe :

Visibilité du groupe sur le site web Zotero (page de recherche par groupe)
Membres
Public, Open Membership Le groupe est visible pour tous (même sans connexion Zotero) N’importe qui (avec un compte Zotero) peut devenir membre du groupe
Public, Closed Membership Le groupe est visible pour tous (même sans connexion Zotero) Les membres du groupe sont invités par le créateur/la créatrice ou font une demande pour rejoindre le groupe
Private Membership Seuls les membres peuvent voir le groupe en ligne Les membres du groupe sont invités par le créateur/la créatrice

Le choix n’est pas définitif et peut être modifié par la suite dans « Group Settings » → « Library Settings ». Dans ces paramétrages, il est possible de préciser, quel que soit le type générique de groupe choisi, qui peut lire et éditer les références (tous les membres du groupe ou seulement ceux définis comme « admin »).

Le créateur ou la créatrice du groupe peut ensuite inviter les membres depuis le site web de Zotero, dans « Group Settings » puis « Member settings ».

Dès que le groupe est créé ou que l’invitation est approuvée, tous les membres voient la bibliothèque du groupe dans leur logiciel Zotero en-dessous de leur bibliothèque personnelle (la 1ère fois, il faut lancer manuellement la synchronisation avec la flèche verte).

La bibliothèque de groupe peut être alimentée de diverses manières :

  • par importation directe dans Zotero depuis un navigateur web avec un connecteur adapté
  • par glisser-déposer dans Zotero depuis sa bibliothèque personnelle
  • par la page web du groupe : cette solution ne nécessite pas l’installation ni la synchronisation du logiciel Zotero, mais elle est plus laborieuse ; dans ce cas, il est donc conseillé d’utiliser au minimum le bookmarklet de Zotero pour importer les références

Les références… et les fichiers associés

Il est possible de joindre aux références bibliographiques des documents comme le texte intégral des articles en format PDF qui seront également synchronisés et partagés entre les membres du groupe. Deux éléments sont à prendre en compte si l’on veut partager les pièces jointes dans un groupe :

  • Le stockage des fichiers n’est pas possible dans les groupes de type « Public, Open Membership ». Dans les autres types de groupes, le créateur ou la créatrice peut autoriser ou non le stockage des fichiers sur le groupe dans « Group Settings » → « Library Settings ».
  • Les fichiers stockés dans la bibliothèque de groupe sont comptabilisés dans le quota d’espace disponible de son propriétaire. Zotero fournit gratuitement 300 Mb à chacun-e. Si l’on a besoin de plus d’espace, il est possible d’en acquérir chez Zotero ou alors de stocker les fichiers sur un serveur webdav. Les membres des universités suisses peuvent utiliser par exemple SwitchDrive en suivant cette procédure.

Bonnes pratiques d’organisation

Comme pour toute bibliothèque Zotero, il est conseillé d’appliquer quelques bonnes pratiques afin de garantir l’efficacité du projet :

  • Vérifier soigneusement et « nettoyer » toutes les références bibliographiques importées
  • Utiliser les collections et/ou les marqueurs (tags) pour organiser les références
  • Expliquer dans une note indépendante à la racine de la bibliothèque la logique de travail et de classement adoptée
  • Penser à sauvegarder la bibliothèque de groupe à intervalles réguliers ou à chaque changement majeur

Citer les références dans un document

Les références ajoutées dans une bibliothèque de groupe peuvent être citées dans un document Word ou LibreOffice/OpenOffice à l’aide du plugin Zotero, de même que les références de sa bibliothèque personnelle. Cependant, pour un travail de groupe, il peut être plus pertinent de travailler avec Google Docs qui intègre également les fonctionnalités de citation de Zotero et limitera les risques de conflits de versions.

Utilisation pédagogique

Les groupes Zotero peuvent être un moyen de demander aux étudiant-e-s de réaliser une bibliographie collaborative. S’il ne s’agit pas de données confidentielles, les étudiant-e-s peuvent opter pour un groupe de type « Public, Closed Membership » et, au terme de leur travail, transmettre l’URL de la bibliothèque de groupe à l’enseignant-e pour correction. Il/elle pourra alors commenter non seulement la pertinence des références choisies, mais également les choix opérés pour leur organisation. Il/elle peut également demander aux étudiants d’utiliser les notes pour commenter les références directement dans Zotero au lieu d’utiliser un document Word pour produire une bibliographie commentée.

Liens



Brainstorming autrement

La technique du « brainstorming » est devenue tellement courante dans les pratiques de l’enseignement, qu’il suffit qu’unŸ•e enseignante dise : «On va faire un brainstorming » pour que tout le monde comprenne qu’il s’agit de participer activement à une activité où, tour à tour, chaque apprenantŸ•e, devra proposer des mots ou des idées concernant le sujet dont il est question.

On pourrait croire que cette technique se résume à réunir un certain nombre de concepts différents formulés par des personnes appartenant à un groupe pour que l’on puisse parler de « brainstorming ». Combien de fois n’ai-je pas entendu des enseignantes dire : « Pour commencer mon cours,  je compte faire un brainstorming de 5 à 10 minutes maximum ». Celui-ci est, en effet, très souvent utilisé pour introduire un nouveau sujet dont l’enseignantŸe voudrait faire ressortir les représentations qu’il évoque ou avoir une idée de ce que les participants peuvent apporter.

C’est pour cette raison qu’avant de parler d’un autre type de « brainstorming », intéressons-nous à mieux savoir en quoi consiste la méthode et quels en sont les potentiels.