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Tag : scénarisation

Scénariser son enseignement à l’aide de la méthode ABC learning design

Vous devez préparer un nouveau cours et vous aimeriez innover en intégrant des activités d’apprentissage, mais vous ne savez pas quoi et comment faire? Ou alors vous êtes responsable d’une formation, d’un module dont vous aimeriez repenser l’organisation avec les enseignants, mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Alors l’application en ligne « Learning designer » (LD) ou le kit « ABC learning design » (ABC ld) peuvent vous aider.

Le kit et la méthode ABC learning design

En réponse au besoin de repenser la stratégie éducative de l’University College of London (UCL), Clive Young et Nataša Perović, du groupe Digital Education de l’UCL, ont développé un kit, appelé ABC learning design, permettant d’animer des ateliers regroupant des équipes d’enseignants travaillant ensemble à la représentation visuelle et tangible des séquences d’activités d’enseignement (des storyboards) prévues dans leur formation, module ou programme.

Ce kit est composé de trois éléments :

  1. plusieurs jeux de cartes imprimées représentant chacun 6 modalités d’apprentissage (figure 1),
  2. un plan de travail (storyboard) représentant la structure temporelle de la formation prévue (figure 4) ,
  3. une feuille permettant de visualiser (figure 3):
    1. l’importance relative de chacune des modalités d’apprentissage
    2. le positionnement de la formation entre les deux extrêmes: tout en classe et tout à distance


5 idées d’activités pour « réveiller » vos étudiants derrière leurs écrans

(ce billet est proposé par Jue Wang Szilas et Nicolas Szilas)

C’est jeudi… déjà plus de trois jours devant son écran à écouter les profs parler depuis Zoom… le bureau est plus grand, la chaise est plus confortable, mais quand même, on attend de l’université une activité un peu plus stimulante !

En enseignement à distance et en direct, en visio-conférence, le cours donné quasiment à l’identique pour des élèves à distance est un pis-aller (nous l’écrivions dans un précédent billet). Mais alors que faire de ces périodes de cours, si on ne fait pas cours ? Dans ce billet, nous vous proposons cinq idées, certaines pour de grandes classes, d’autres pour de plus petites, qui tendent à montrer qu’être à distance présente, malgré les idées reçues, des avantages certains pour la formation. Alors pourquoi s’en priver ?

1.   Travail de groupe : les bienfaits de la téléportation

Que votre interlocuteur soit dans la pièce à côté ou sur un autre continent, cela ne change pas grand-chose dans la communication virtuelle, seule compte la topologie du réseau d’interconnexion entre les personnes d’une classe. Et cette topologie peut changer d’un coup de baquette magique. Ainsi, alors que la disposition spatiale de la classe (une estrade unique et de nombreuses tables/chaises) est conçue pour une topologie en étoile, la communication virtuelle permet d’adopter d’autres topologies, notamment en îlots, qui est celle du travail de groupe. Et surtout, de passer instantanément d’une configuration à l’autre.

Finis les grincements de chaise, les inévitables « chahuts » lors de la réorganisation de la classe, vous pouvez facilement alterner travail de groupe et travail en classe entière, et ce même pour des grandes classes. Sur Zoom par exemple, il est possible de créer des sous-groupes manuellement (voir par exemple ce court tutoriel), mais aussi automatiquement. On peut aussi préparer la constitution des groupes avant le démarrage du cours.



Trois principes à ne jamais perdre de vue quand on bascule son cours à distance

Nous avons tous connu ce passage brutal à l’enseignement à distance au printemps 2020, quand il a fallu en urgence transformer tous nos cours donnés en modalité présentielle en cours à distance. On a improvisé, on a bricolé, on a parfois innové, on a eu du mal mais on y est arrivé.

Même si l’Université de Genève a choisi à l’automne un « retour à la normal avec les masques », ce qui n’a guère poussé l’enseignement à distance, j’encourage les enseignants à tester plus en avant cette possibilité : elle est une protection antivirale indéniable, mais pas que.

Au printemps, nous avons été parachutés tout nus dans la jungle du «e-learning», il ne s’agit pas d’y retourner dans les mêmes conditions, mêmes un peu aguerris par l’expérience. Le temps était à l’urgence, il est aujourd’hui à la préparation. Munis de nos cartes, crayons, livres, machettes et autres boussoles, nous pouvons explorer cette jungle avec d’avantage de sérénité, pour y découvrir son étonnante richesse. Et pour cela, je vous propose trois principes, faciles à comprendre, mais  faciles à … ne pas suivre. Je les écris donc pour vous lecteurs, mais aussi pour moi, à présent enseignant à distance.

Principe n° 1 : La modalité du « cours filmé en direct » est un pis-aller.

Nous l’avons beaucoup utilisée dans l’urgence, mais si on peut préparer en avance, ce n’est pas le meilleur choix. Il y plusieurs raisons à cela. D’une part, votre cours filmé sera toujours moins intéressant quand il est suivi à distance. L’interaction, même minime, avec votre auditoire est ce qui lui donne cette énergie et cette « présence », justement. D’autre part, comme la plupart des cours donnés à l’université sont très peu interactifs, autant vous pré-enregistrer pour ces sessions peu interactives, et les diffuser sous forme de vidéos. Les étudiants apprécient beaucoup ce format, qui leur permet d’absorber le contenu à leur rythme (consulter le cours à sa guise, faire une pause, accélérer, etc.). De manière générale, on a pu constater dans le domaine des technologies éducatives que la transposition « mot à mot » d’une activité en présence vers un format numérique n’est jamais une bonne solution. C’est comme regarder du théâtre filmé, ou une mauvaise adaptation cinématographique d’un livre, qui déçoit les personnes qui ont lu le livre.

Mais si je donne mon cours en vidéo, je fais quoi pendant les heures de cours ? C’est ici qu’intervient notre deuxième principe, cher à tout ingénieur techno-pédagogique qui se respecte…



Des cartes pour scénariser l’apprentissage

Les dispositifs d’enseignement à distance, qu’ils soient hybrides (« blended learning ») ou entièrement en ligne requièrent l’élaboration de scénarios d’apprentissage spécifiques pour être efficaces.

Par scénario, on entend non seulement une succession d’activités d’apprentissage menant l’apprenant à atteindre les objectifs de formation, mais aussi tous les éléments permettant de mettre en œuvre ces activités d’apprentissage : par exemple, ressources à mettre à disposition, productions attendues des apprenants, types d’interaction, outils spécifiques aux activités prévues.

C’est pour faciliter la tâche aux enseignants qui désirent proposer des enseignements en ligne, mais n’ont pas le temps de se former à toutes les subtilités de la pédagogie à distance, que des chercheurs ont élaboré des outils simples permettant de construire des scénarios d’apprentissage, outils qui se présentent sous forme de « jeux de cartes ».

Il a déjà été question sur ce blog des cartes « ABC » – assez proches des cartes dont il va être question dans ce billet- et de celles élaborées par la cellule MOOC de l’UNIGE.

Dans ce billet, nous vous présenterons brièvement un autre « jeu de cartes », conçu à la HTW Chur (HES Grisons) et à la Faculté des lettres et sciences sociales de l’Université de Zurich par Christian Glahn et Marion Gruber.

Les cartes pour scénariser l’apprentissage – Learning Design Cards : bases théoriques et objectif

Les concepteurs de ces cartes se sont basés sur le modèle des huit événements d’apprentissage, mais en le combinant avec d’autres théories et modèles d’apprentissage présentés dans le détail, avec la bibliographie s’y rapportant sur la page https://dlf.uzh.ch/2019/04/01/designing-for-great-teaching-with-learning-design-cards/

L’utilisation de ces cartes suscite une réflexion autour du scénario d’apprentissage, permet d’en débattre avec ses collègues enseignants et, surtout, de visualiser le parcours de l’apprenant. Elles aident à transformer des idées abstraites en un scénario concret.

Les cartes sont disponibles en version allemande, anglaise et, depuis le printemps passé, française et au bénéfice d’une licence CC BY-ND.

8 événements d’apprentissage - 8 cartes

Les huit événements d’apprentissage se retrouvent sur huit cartes, identifiables au premier coup d’œil par leurs couleurs différentes et les vignettes illustrant les événements :

  • Explorer
  • Recevoir
  • Pratiquer
  • Débattre
  • Imiter
  • Expérimenter
  • Créer
  • Métacognition

Le recto des cartes comporte deux colonnes : à gauche une colonne « enseignant », à droite « apprenant », et quatre lignes :

  • la première décrit l’événement du point de vue de l’enseignant et de l’apprenant ; pour l’événement « débattre », par exemple, on a à gauche «discutons», à droite « voici mon opinion »,
  • la deuxième ligne présente une série de verbes servant à décliner l’événement en actions, du point de vue de l’enseignant (à gauche : affiner, observer, résoudre, évaluer) et de celui de l’apprenant (analyser, appliquer, décider, justifier, revoir),
  • les deux dernières lignes proposent des outils pédagogiques et techniques pour mettre en œuvre les activités, en classe et à distance.

Le verso des cartes permet à l’enseignant d’organiser l’événement d’apprentissage en y inscrivant les éléments qui permettront de le réaliser :

  • dans la première ligne, l’objectif d’apprentissage de cet événement (ce que l’apprenant saura ou saura faire à l’issue de l’activité),
  • dans la deuxième ligne, une description de la tâche à réaliser pour produire l’acquis d’apprentissage et du soutien fourni par l’équipe enseignante pendant l’activité (utilisation des verbes du recto),
  • dans la troisième ligne, le produit concret et évaluable à fournir (une revue de littérature ou un rapport d’expérience) et les ressources mises à disposition,
  • dans la dernière ligne, le mode de réalisation de la tâche (individuel, travail par paires ou groupe) et l’environnement d’apprentissage prévu (classe, laboratoire, plate-forme en ligne).

Construire un scénario d’apprentissage avec les « Learning design cards »

La combinaison d’événements d’apprentissage permet de construire des activités d’apprentissage, qui seront à leur tour englobés dans le scénario plus large du cours, en fonction des objectifs d’apprentissage définis.

Par exemple, un scénario assez classique : l’enseignant présente un thème, l’apprenant l’approfondit, le thème est débattu en classe, l’apprenant passe un test.

Une fois la séquence des événements d’apprentissage mise en place, on peut en affiner l’organisation au moyen du verso des cartes, mais surtout s’inspirer de la 4e ligne du recto pour choisir les outils permettant la mise en ligne des activités prévues.

Références

Articles et présentations par les concepteurs des cartes pour scénariser l’apprentissage

M.R. Gruber, Introduction to the Learning Design Cards (27.06.19), https://dlf.uzh.ch/2019/06/27/introduction-to-the-learning-design-cards/

M.R. Gruber, Designing for great teaching with learning design cards (01.04.19)

https://dlf.uzh.ch/2019/04/01/designing-for-great-teaching-with-learning-design-cards/

Chr. Glahn – M.R. Gruber, learning design for teachers in a hurry (17.12.18), https://www.slideshare.net/phish108/learning-design-for-teachers-in-a-hurry

Chr. Glahn – M.R. Gruber, Design Thinking for Technology Enhanced Learning (2019), https://www.slideshare.net/em3rg3/design-thinking-for-technology-enhanced-learning-148832805

Huit événements d’apprentissage :

D. Leclercq – M. Poumay,  The 8 Learning Events Model and its Principles (2005), http://www.labset.net/media/prod/8LEM.pdf [en français ]

Cartes pour scénariser l’apprentissage en français

https://cloud.lo-f.at/s/mtg6gdbrLsqoqz2#pdfviewer



BarCamp vidéos d’apprentissage – 10 mai 2016

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Chaque semestre, le groupe Ciel invite la communauté universitaire à participer à un BarCamp Ciel sur la thématique des technologies éducatives et de l’innovation pédagogique. Le BarCamp du semestre de printemps 2016 portera sur les vidéos d’apprentissage. Comment produire des vidéos et les mettre à disposition des étudiant·e·s? Comment les scénariser? Qu’est-ce qui en facilite l’appropriation par les étudiant·e·s? Et quelles applications pour les casques de réalité virtuelle?

Venez discuter de ces questions à travers 6 tables rondes participatives, et partager un moment de convivialité !

Programme :

Vidéos pour la formation aux compétences informationnelles

Anne Ronchi, Aurélie Vieux et Laure Mellifluo (DIS)

La Bibliothèque de l’Université de Genève développe une nouvelle plateforme de formation en ligne aux compétences informationnelles (recherche, communication et utilisation éthique de l’information) principalement destinée aux étudiant·e·s de Bachelor. Dans ce cadre, elle a collaboré avec la Souris verte, une société spécialisée dans le multimédia, pour la scénarisation et le tournage de 24 courtes vidéos didactiques qui constitueront le cœur de cette formation. Chaque vidéo est un défi puisqu’elle vise en 3 minutes à mettre en scène et illustrer une problématique récurrente chez les étudiant·e·s et à la résoudre en utilisant une pédagogie basée sur l’humour.

Learning on the move: quels usages des cours enregistrés

Claire Peltier (TECFA)

Une étude des usages des enregistrements de cours sur Mediaserver a été menée auprès d’étudiant·e·s de l’Université de Genève en 2015. Les principaux résultats de cette étude qui seront présentés lors du BarCamp montrent notamment la nécessité d’en faciliter l’appropriation par les étudiant·e·s et d’en scénariser l’usage. A cet égard, des exemples issus du cours « Introduction à l’usage pédagogique des technologies de l’information et de la communication », qui propose depuis plusieurs années à ses étudiant·e·s des ressources d’apprentissage sous la forme de capsules vidéo (consignes, définitions de concepts, séances de cours à distance), seront présentés.

Storytelling pour les vidéos MOOCs

Urs Richle (cellule MOOCs)

Les vidéos pour les MOOCs ont en moyenne une durée de 4 à 10 minutes. Il s’agit alors de raconter un contenu scientifique, culturel ou pédagogique de manière très concise. Nous allons visionner plusieurs exemples de vidéos produites par la Cellule MOOCs de l’Université de Genève et voir quels éléments narratifs ont été utilisés pour structurer le contenu. Par la suite, nous allons également discuter d’autres structures narratives et des figures de styles qui pourraient aider à rendre les vidéos dynamiques et intéressantes.

Réalisation de courte vidéo de type tutoriel

Farshid Sadeghipour (Sciences pharmaceutiques)

Les étudiant·e·s en Master de Pharmacie doivent acquérir les compétences nécessaires pour réaliser des préparations médicamenteuses sur la base d’une prescription médicale en respectant les normes. Nous avons transféré une partie de l’enseignement sur les plateformes d’eLearning. Pour chaque journée de travaux pratiques, un film Powerpoint avec récit faisant une introduction théorique et pratique est mis à disposition avant le cours sur la plateforme Moodle via Mediaserver. Des exercices de travaux dirigés et des films courts de démonstration pour mieux apprendre les différents modes opératoires ainsi que les gestes recommandés y sont également disponibles.

Produire facilement des vidéos éducatives

Luka Nerima (Lettres)

Est-il possible de produire facilement et rapidement des capsules vidéos éducatives? Je montrerai que la réponse est oui, en vous présentant un système basé sur une caméra à document et en vous racontant quelques expériences d’enseignant·e·s. Cette solution convient bien pour produire des contenus de capsules très variés, comme un complément de cours, la présentation d’un nouveau concept ou encore la correction d’un exercice. Dans ce dispositif, l’accent a été mis sur la simplicité d’utilisation et la rapidité de création des vidéos. Il a été développé à l’Université de Genève avec la collaboration de Naoki Lambelet (CUI) et de Patrick Roth (NTICE).

Google CardBoard: de la réalité virtuelle en carton

Patrick Roth (NTICE) et Laurent Moccozet (CUI)

Les Google CardBoards sont des casques d’immersion 3D en carton utilisant le smartphone comme écran de projection. Très bon marché, ils permettent ainsi à tout un chacun de s’immerger dans un environnement virtuel. Venez découvrir le masque de la réalité virtuelle CardBoard et ses applications dédiées. Nous discuterons également d’un tel dispositif dans l’apprentissage.

La formule : C’est une rencontre informelle sous forme de tables rondes participatives et d’un apéritif convivial. Le BarCamp est une non-conférence ouverte : tou·te·s les participant·e·s sont invité·e·s à contribuer, à apporter quelque chose au BarCamp. Il y aura 3 sessions de 20 minutes, une fois le temps écoulé vous serez invité·e à changer de table.

Qui est invité ? Le BarCamp est ouvert à tous et toutes, et plus particulièrement à la communauté universitaire de l’UNIGE.

Quand ? Le mardi 10 mai 2016, de 17h30 à 19h30

Où ? Hall d’Uni-Mail

Comment participer ? Pour des raisons d’organisation, nous vous remercions d’annoncer votre présence à cette manifestation en vous inscrivant à l’aide du formulaire avant le 10 mai.