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Tag : e-assessment

Une analyse de l’évolution du recours aux examens numérique à l’UNIGE

Pendant la période de confinement causée par l’épidémie de COVID 19, les universités ont dû transformer radicalement la manière dont elles dispensaient les cours et organisaient les examens. Nombre d’entre elles ont opté pour un enseignement et une évaluation entièrement en ligne. Même les enseignant-es les plus réticent-es ont dû, du jour au lendemain, adapter leurs pratiques d’évaluation des connaissances et d’examen aux méthodes en ligne. Cette transition s’est faite dans l’urgence et le passage aux examens en ligne a souvent consisté à réutiliser des méthodes traditionnelles et à les adapter de manière ad hoc et empirique aux outils de communication à distance disponibles.

À l’Université de Genève, bien avant l’épidémie de COVID, une infrastructure et un service de soutien permettant aux enseignant-es d’organiser leurs examens en ligne sur une base volontaire avaient été mis en place. Cependant, cette infrastructure a rapidement été renforcée afin de garantir l’organisation de tous les examens à distance pendant l’épidémie.

Après cette période, il semble intéressant de voir comment les pratiques ont évolué une fois que tout le monde a été systématiquement exposé aux examens en ligne et informatisés. Sommes-nous revenus aux méthodes d’examen traditionnelles de l’ère pré-Covid dans une forme de réaction épidermique de rejet de cette période ? Sommes-nous passés à une adoption massive et volontaire des modalités en ligne ? Dans la suite de ce billet, nous proposons de fournir quelques éléments d’analyse de la situation actuelle au sein de l’Université de Genève. Nous présentons ici l’évolution du nombre d’examens réalisés sur ordinateur avant, pendant et après le COVID et des résultats d’un questionnaire mené auprès d’une population d’enseignant-es sur leurs pratiques post-COVID des examens numériques.

Infrastructure de soutien aux examens numériques à l'UNIGE

Infrastructure de soutien aux examens numériques à l’UNIGE

L’Université de Genève a décidé de mettre à disposition des enseignants une infrastructure de soutien institutionnel pour la réalisation de leurs examens sous forme numérique en 2014. Une partie de cette infrastructure est déployée sous la forme d’un environnement numérique, basé sur le Learning Management System (LMS) Moodle, et en particulier les activités d’évaluation qui y sont proposées, telles que les tests ; sur le navigateur web sécurisé : SEB (Safe Exam Browser), qui est un navigateur open source permettant de prendre le contrôle d’un ordinateur et de définir les ressources locales et en ligne auxquelles l’utilisateur aura accès, et enfin une infrastructure de bureau virtuel. Cet environnement numérique flexible permet de mettre en place plusieurs types de scénarios d’examens numériques, soit sur les ordinateurs de l’institution, soit sur l’équipement des étudiants. L’organisation de l’environnement numérique d’examen est illustrée à la figure 1.

Figure 1 . Organisation de l’environnement d’examens numériques institutionnel

L’infrastructure est complétée par le soutien humain d’une petite équipe de techniciens qui développent et maintiennent l’environnement numérique. Cette équipe de support propose également des formations à la demande et développe une gamme de ressources pour permettre aux enseignants de créer les scénarios d’examens numériques qu’ils souhaitent. L’équipe de support peut également fournir une assistance et des conseils sur la mise en œuvre et être présente lors des examens. Pour faciliter l’appropriation de l’infrastructure, un certain nombre de scénarios types couvrant un large éventail de besoins ont été développés et documentés. La promotion des évaluations numériques repose sur la viralité des expériences personnelles développées par les adopteurs précoces, qui sont constamment à la recherche d’améliorations qu’ils peuvent introduire dans leurs pratiques d’enseignement. Leurs expériences sont documentées et publiées pour servir de modèles à d’autres enseignants. La promotion est également basée sur la sensibilisation directe des facultés et des enseignants par le biais de présentations données par l’équipe de soutien.

Au moment de la pandémie, l’Université de Genève a pris la décision de basculer tous les examens en ligne, en renforçant l’infrastructure existante pour la transposition des examens écrits et en utilisant la plateforme de vidéoconférence Zoom pour les examens oraux. Pour les examens à distance, il a été décidé de ne pas utiliser les technologies de surveillance. Les changements apportés à l’infrastructure de support ont impliqué l’installation et le déploiement d’instances supplémentaires du LMS Moodle sur un cluster de serveurs renforcés et optimisés, dédiés uniquement aux examens. Les instances Moodle ont également été optimisées pour assurer la meilleure qualité de service possible pendant les examens. Le rectorat et les facultés ont été particulièrement impliqués dans le déploiement des ressources et la coordination avec les enseignants. Les facultés ont fait appel à du personnel dédié qui a joué le rôle d’intermédiaire entre l’équipe de support général et les enseignants des facultés.

Après la pandémie et le retour à l’enseignement présentiel, l’Université de Genève a maintenu l’infrastructure numérique de soutien aux examens qui avait été déployée pendant la pandémie. Certaines facultés ont également maintenu une personne ressource pour fournir un soutien direct à leurs enseignants et agir en tant qu’intermédiaire avec l’équipe de soutien global.

Analyse de l’évolution du nombre d’examens numériques

Analyse de l’évolution du nombre d’examens numériques

Figure 2 . Progression du nombre d’examens passés au cours des années académiques selon les 3 modalités principales (BYOD en bleu : sur l’équipement des étudiants sur le campus de l’Université ; INSTIT en rouge : sur les ordinateurs de l’Université, DISTANCE en vert : à distance sur l’équipement des étudiants)

La figure 2 montre l’évolution du nombre d’examens réalisés au cours des années académiques selon les trois principales méthodes soutenues par l’infrastructure institutionnelle :
• Bring Your Own Device (BYOD, en bleu) : sur l’équipement des étudiants sur le campus de l’université.
• Sur les ordinateurs de l’université (INSTIT, en rouge).
• À distance sur l’équipement des étudiants (DISTANCE, en vert).

Il ressort de l’observation de ce graphique, que le retour à la normale à la suite de la crise pandémique n’a pas conduit à un retour à la situation initiale en termes d’utilisation des examens numériques. On peut donc en déduire que la période d’urgence mise en place et l’expérience vécue pendant la pandémie de COVID ont eu un impact significatif sur l’utilisation des examens numériques. On constate aussi que le changement post-COVID constaté se démarque de ce qui a pu s’observer pendant la période de confinement. Cette évolution est encore plus remarquable si l’on considère une nouvelle méthode d’examen introduite durant l’année académique 2021/22 sur Moodle, les quiz offline, en réponse à une demande des enseignants à la suite de leurs expériences pendant la période de confinement. Il s’agit d’un système qui permet de passer des tests sur Moodle, d’imprimer divers documents pour passer les tests sur papier en salle, puis de corriger automatiquement les tests sur Moodle après avoir numérisé les feuilles de réponses des élèves. Cette modalité vient s’ajouter aux 3 déjà disponibles qui sont représentées dans la figure 2 et elle est en forte augmentation depuis sa mise à disposition.

Si l’on considère les 3 périodes, pré-COVID, COVID et post-COVID, on constate que les tendances à l’intérieur de chaque période sont cohérentes. Pendant la période pré-COVID, les modalités sont très peu utilisées, ce qui correspond principalement à une utilisation par des enseignants motivés. On observe le pic de la modalité distance et la disparition des autres modalités pendant la période COVID. Enfin, pour la période post-COVID, on observe une diminution globale du nombre d’examens numériques, mais une augmentation considérable par rapport à la période pré-COVID, avec un glissement principalement vers les modalités institutionnelles et quiz offline. Parallèlement, les modalités BYOD et à distance restent très faibles, et on constate même qu’elles ont tendance à diminuer au fil du temps.

Analyse des freins au recours aux examens numériques par les enseignants

Analyse des freins au recours aux examens numériques par les enseignants

Une étude des pratiques post-COVID concernant les examens numériques a été menée auprès d’une population d’enseignants de l’Université de Genève. L’étude a consisté en un questionnaire. Les données ont été collectées de manière anonyme. Le questionnaire a été envoyé à 36 enseignants et 24 réponses ont été reçues. Toutes les méthodes d’examen numérique sont représentées dans cet échantillon. Il couvre des classes allant de 30 à plus de 400 élèves.

Figure 3 . Réponses des enseignants concernant les obstacles à la transition des examens vers le mode numérique

La figure 3 montre les résultats concernant les obstacles identifiés par les enseignants qui les empêchent de passer un examen en mode numérique. Il y a 4 grandes catégories de réactions pour lesquelles le schéma des réponses est similaire. Tout d’abord, la zone 1, qui correspond à la seule question concernant le manque de familiarité avec l’informatique. On constate que ce n’est un obstacle pour personne. Ceci est probablement dû au fait que la période COVID a obligé tout le monde à se familiariser avec l’informatique, même les plus réfractaires. La zone 2 correspond aux obstacles qu’engendrerait l’utilisation de Moodle pour la réalisation de l’examen : la production de l’examen, la réalisation et la surveillance de l’examen et enfin la correction de l’examen. Là encore, on constate que ces blocages ne sont pas très forts, ce qui est probablement le résultat de l’utilisation forcée de Moodle durant la période COVID. La zone 3 correspond à des causes de blocage encore fortes liées à l’exécution de l’examen et qui sont particulièrement importantes pour les examens sur le campus. On constate que ces points ont sans doute été des points critiques difficilement maîtrisables et pour lesquels les enseignants souhaiteraient un soutien. Enfin, la dernière zone, 4, correspond à un critère de blocage auquel tous les enseignants ont été confrontés pendant la période COVID et pour lequel ils ont sans doute constaté qu’ils n’avaient pas ou trop peu de contrôle : la tricherie.

Pour conclure la présentation de ces différents éléments, on peut avancer que pour l’Université de Genève, la période de confinement due au COVID et le passage aux examens à distance, a impacté la pratique actuelle vis-à-vis des examens sur ordinateur. On peut avancer l’hypothèse que cette évolution est probablement due au fait qu’elle a forcé toute la communauté enseignante et les facultés à s’exposer à la mise en place et à l’utilisation des examens sous une forme numérique.

Omar Benkacem, Allan Bowman, André Camacho, Laurent Moccozet, Patrick Roth 



Mise en oeuvre de l’anonymisation des plateformes d’examen

Selon l’article 18A de la Loi sur l’Université, entré en vigueur le 10 décembre 2022, l’Université fixe des modalités d’examens qui garantissent un traitement équitable des étudiantes et étudiants. Dans la mesure du possible, l’évaluation des examens écrits est anonymisée.

Pourquoi anonymiser ?

Lors du processus d’évaluation d’une copie d’examen, les enseignant-es ou évaluateurs/trices peuvent être involontairement influencé-es par le fait de connaître l’identité de l’étudiant-e évalué-e. Des biais cognitifs peuvent survenir.

Il a donc été décidé que tous les examens nécessitant une correction manuelle de la part des évaluateurs/trices devraient être anonymisés afin d’apporter une solution à ces problématiques. Ceci pourrait venir à être généralisé aux autres types d’examens sur ordinateur.

La solution proposée devait également prendre en considération la directive adoptée le 9 janvier 2023 par le Rectorat de l’Université de Genève.

L’anonymisation des examens écrits se base sur trois principes :

  • Acceptabilité : la mise en œuvre doit être fonctionnelle pour l’ensemble des parties prenantes soit le corps enseignant, le personnel administratif et technique et le corps étudiant
  • Présomption d’honnêteté : l’enjeu n’est pas de lutter contre d’hypothétiques malveillances mais contre les biais involontaires d’évaluation
  • Simplicité de la mise en œuvre pour l’ensemble des parties prenantes

Comment cela a-t-il été réalisé techniquement ?

La solution à proposer devait se baser sur le numéro SIUS (Système d’Information Universitaire Suisse) de chaque étudiant-e, numéro unique attribué à un-e étudiant-e immatriculé-e. Elle devait, en résumé, garantir que ce numéro était visible à toutes fins de vérification de l’étudiant-e, et que ses données personnelles (prénom, nom, email ou autres) étaient invisibles aux évaluateurs/trices.

Nous avons ensuite ajouté la possibilité de gérer le cas d’étudiant-es non immatriculé-es ou à statut particulier, en utilisant leur numéro temporaire en place et en lieu du numéro SIUS.

Pour arriver à cet objectif, nous avons configuré notre LMS (Learning Management System) Moodle de la façon suivante :
– Le « Prénom Nom » des étudiant-es a été remplacé par « Student {N° SIUS/N° Temporaire} »
– L’adresse email a été définie comme un champ appartenant à l’identité des personnes
– Nous avons retiré la permission aux « évaluateurs » de voir l’identité des personnes
– Nous avons maintenu la permission aux « gestionnaires » de voir l’identité des personnes

Le système de saisie des notes en ligne de l’Université de Genève a été mis à jour pour permettre aux évaluateurs/trices de soumettre des listes de numéros d’étudiant-es au lieu des adresses e-mail, qui révélaient auparavant l’identité des étudiant-es.

Comment cela a-t-il été organisé puis été généralisé ?

Nous avons débuté par la réalisation d’un pilote en Faculté de Psychologie et Sciences de l’éducation en 2023 afin de valider le concept et avant de le généraliser à l’ensemble des facultés et des types d’examen sur ordinateur.

Le projet a commencé en novembre 2022 par une pré-étude, le paramétrage de plateformes Moodle dans des environnements d’essai, la réalisation de tests et la rédaction d’une méthodologie et de diverses documentations.

Le premier examen pilote a eu lieu en janvier 2023. Pendant cette session d’examens, huit examens ont été conduits de cette manière sur une plateforme Moodle spécifique et dédiée aux évaluations anonymes.

À la suite de ce pilote, qui s’est déroulé sans problème, le rectorat de l’Université de Genève a décidé de généraliser ce processus à toutes les facultés.

Techniquement, la configuration de la plateforme Moodle anonyme a été propagée aux autres plateformes Moodle d’examens. Une documentation a été fournie à chaque faculté.

Problèmes rencontrés et défis

Voici un aperçu des défis rencontrés durant la conception et la mise en œuvre de ce projet. Certains de ces problèmes ont été entièrement résolus, comme par exemples les points 1 et 3, d’autres sont en phase d’implémentation, comme les points 4 et 5, tandis que le reste est encore en phase de discussion et de conception, comme le point 2.

Ces défis spécifiques ont été identifiés dans le cadre de la mise en œuvre de l’anonymisation des examens sur ordinateur à l’Université de Genève :

  1. La gestion des cas d’étudiant-es spéciaux qui ne disposent pas de numéro d’immatriculation SIUS.
    1. En utilisant à la fois le numéro interne à l’UNIGE d’un-e étudiant-e, lorsque celui-ci ne possède pas un numéro SIUS, nous avons ouvert la possibilité de réaliser des examens anonymes avec l’ensemble des étudiant-es de l’UNIGE.
  2. Les adaptations nécessaires pour les étudiant-es à besoins particuliers, où certains aspects (comme le temps supplémentaire ou l’utilisation d’une salle séparée) ne peuvent pas être dissimulés.
    1. Les examens sur ordinateur pour étudiant-es à besoins particuliers étaient une exception aux examens nécessaires d’anonymiser.
      Le défi d’anonymiser ces examens se situe autour du fait que la copie de ces étudiant-es se distingue en général facilement de celle des autres (format, support, temps disponible, etc.)
  3. Les erreurs potentielles des étudiant-es en inscrivant leur numéro d’identification sur les feuilles d’examen, particulièrement dans le cadre des examens Offline Quiz1 / Test Hors Ligne1, et l’absence d’une méthode de vérification secondaire.
  4. La difficulté rencontrée par les surveillant-es pour vérifier l’identité et la présence des étudiant-es tout en maintenant l’anonymat.
    1. Un pilote (cf. « prochaines étapes ») est en cours à la faculté de GSEM et nous avons pour but de le généraliser.
  5. Les documents (par exemple, des fichiers Microsoft Word) créés sur des ordinateurs authentifiés au nom de l’étudiant-e, dans le contexte d’examens devraient être anonymes.
    1. Une solution intermédiaire a été trouvée. Afin d’anonymiser correctement ces documents, nous faisons face à des problématiques liées à la licence du logiciel.

1 Offline Quiz / Test Hors Ligne est une activité Moodle existante, permettant aux enseignant-es de créer des examens sur ordinateur, qui sont ensuite imprimés et remplis par les étudiant-es sous la forme de cases à cocher. Les copies sont ensuite numérisées, puis automatiquement corrigées par Moodle. Pour plus d’informations, veuillez consulter la page suivante.

Prochaines étapes

Pour les prochaines étapes du projet, plusieurs objectifs ont été définis :

  • Le projet vise à améliorer l’automatisation pour la création d’espaces d’examen et l’inscription des étudiant-es d’une manière anonyme, à continuer à développer et améliorer la création et le paramétrage automatique des examens (gabarits SEB2 et API Moodle3) et de l’envoi des notes depuis Moodle vers le système de gestion d’informations des étudiant-es de l’Université de Genève (« SI-ETU »).
  • Le projet prévoit également d’élargir l’application d’un pilote déjà mis en place à la Geneva School of Economics and Management (GSEM). Ce pilote utilise une application mobile pour vérifier la présence et l’identité des étudiant-es, ainsi que pour s’assurer que les copies d’examen sont correctement rendues, tout en maintenant l’anonymat des étudiant-es. Cette initiative vise à améliorer l’intégrité et l’efficacité du processus d’examen, en utilisant la technologie mobile pour faciliter la gestion des évaluations anonymes.

Ces étapes visent à renforcer l’efficacité, la fiabilité et l’intégrité du processus d’examen à l’Université de Genève, en tirant parti des technologies modernes et des méthodes d’automatisation.

SEB (ou « Safe Exam Browser ») est « un environnement de navigation web permettant de réaliser des évaluations électroniques en toute sécurité. Le logiciel transforme temporairement n’importe quel ordinateur en poste de travail sécurisé. Il contrôle l’accès aux ressources telles que les fonctions du système, les autres sites web et les applications, et empêche l’utilisation de ressources non autorisées pendant un examen. » Les gabarits SEB sont des fichiers spécifiant quels sites internet et quels logiciels sont autorisés dans un scénario d’examen et mis à disposition des enseignant-es à travers la plateforme Moodle. Plus d’informations.

Moodle est un système de gestion de l’apprentissage (LMS) libre et gratuit. Moodle est utilisé pour l’apprentissage mixte, l’enseignement à distance, les classes inversées et d’autres projets d’apprentissage en ligne dans les écoles, les universités, les lieux de travail et d’autres secteurs. L’API de Moodle permet de gérer la plateforme, les contenus et leurs paramétrages de manière automatisée et à travers des outils informatiques.



QCMs papier avec correction automatisée

Le pôle E-learning met à disposition de toutes les facultés depuis de début de cette année un nouveau module dans Moodle qui permet de réaliser des questionnaires à choix multiples (QCM) papier. Ce module rend donc possible l’organisation d’examens sur papier avec une correction automatisée à l’aide de Moodle. Le quiz hors-ligne permet aux étudiants de répondre aux questions d’examens sur une feuille de papier (le formulaire de réponse) en salle sèche. Les formulaires de réponse des étudiants sont ensuite digitalisés et corrigés automatiquement directement dans Moodle Examens.

Par rapport à d’autres système qui sont utilisés par les facultés, le premier grand avantage de ce nouveau module est sa compatibilité de fonctionnement avec tous les copieurs et imprimantes de l’Université. Il n’est plus nécessaire d’utiliser une salle dédiée,  qui est typiquement sur-occupée durant les périodes d’examens. Un deuxième avantage, non négligeable, est la familiarité de nombreux utilisateurs, depuis la crise COVID,  avec la création de QCM en ligne avec Moodle. Le changement pour faire des QCM papier ne demande pas ou peu d’apprentissage supplémentaire. La formation des utilisateurs s’en trouve donc très simplifiée.



Évaluation des connaissances et examens – Guide de pratiques et recommandations

Annoncée à distance, la prochaine session d’examen de janvier-février 2021 nécessite une organisation très particulière. Pour aider la communauté enseignante dans la préparation des examens, de nombreuses ressources ont été mises à disposition. Retrouvez toutes ces ressources pour bien organiser vos examens à distance:

Nous espérons que ces ressources pourrons vous être utiles et vous aiderons à préparer au mieux votre session d’examens!



e-Assessment – perspectives et problématiques

Retour sur les eduhub-days 2017 à Lugano

En mode BYOD

La question du e-assessment en « BYOD » (Bring Your Own Device), qui désigne le fait de faire passer les examens aux étudiant·e·s sur leurs propres ordinateurs et/ou tablettes, s’est posée à plusieurs reprises dans les ateliers. Ce cas de figure présente de prime abord des avantages certains :

  • Pour l’institution, il résout des problèmes de logistique (pas de parc informatique à maintenir et réserver pour les examens)
  • Pour l’étudiant·e, il permet de passer l’examen sur un environnement avec lequel il/elle est à l’aise. On peut penser par exemple au cas où le clavier des salles institutionnelles n’est pas forcément le même que celui auquel est habitué·e l’étudiant·e.
  • Des solutions techniques rendent cette configuration possible aujourd’hui (par exemple version pour BYOD de Safe Exam Browser)

Cependant, des limites apparaissent assez vite et doivent prises en compte au cas par cas :

  • En fonction des applications qui sont utilisées pendant l’examen, un·e étudiant·e avec un équipement plus performant pourrait être avantagé·e par rapport aux autres
  • D’un point de vue juridique, il n’est pas évident d’obliger à installer un logiciel qui bloquera temporairement la machine. De plus, dans le cas où un problème se produirait suite à l’installation du logiciel, la responsabilité de l’établissement pourrait être engagée.
  • Enfin, il faut veiller à ce que les salles disposent de suffisamment de prises électriques et d’une bande passante WIFI suffisante.

Examens en-ligne: sécurité et aspects légaux

Outre les aspects spécifiques à l’enseignement à distance, deux préoccupations sont régulièrement au centre du débat sur l’e-Assessment.

Authentification et sécurité

Il s’agit d’abord de s’assurer que le ou la candidate est bien la personne qui a suivi le cursus et qui est habilitée à obtenir titre ou crédit. Ensuite, qu’elle ne dispose que des ressources autorisées et qu’elle ne se fait pas aider par un tiers.

Des système existent (et sont constamment améliorés) pour garantir l’authenticité du/de la candidat∙e. Outre l’utilisation de webcams, il peut être demandé aux candidat∙e∙s d’établir un «typing pattern» en re-copiant un texte en début de cours. D’autres systèmes se basent sur des éléments biométriques, qui, en théorie, pourraient aller de l’empreinte digitale au scan de l’iris ou autre reconnaissance faciale. Une dernière possibilité consiste à faire passer les examens dans des institutions agréées, dans lesquelles l’identité vient à être vérifiée. Comme on peut bien l’imaginer, les coûts marginaux explosent assez vite en fonction du degré de précision et de fiabilité exigé.

En aval de l’examen, l’institution doit garantir l’intégrité des données: il ne doit subsister aucun doute que les informations saisies par l’examiné∙e sont bien celles que l’institution aura reçues. De plus, toutes ces données doivent être conservées dans leur forme originale, afin de pouvoir les produire en cas de recours, notamment. L’infrastructure doit fonctionner sans faille, sur toute la durée de l’examen et garantir un traitement équitable des candidats.

Aspects juridiques

La complexité technique et procédurale des examens en ligne est subordonnée aux impératifs d’ordre juridique. En premier lieu, si l’institution veut vérifier l’identité des candidat∙e∙s en collectant et traitant des données personnelles, elle doit respecter la législation sur la protection des données. Ensuite, elle doit garantir un traitement équitable et objectif lors de procédures de recours. Enfin, elle doit pouvoir prouver au besoin qu’elle a mis les candidat·e·s sur un pied d’égalité.

Les spécialistes s’accordent pour reconnaître les difficultés liées à la démarche: au final, le recul n’est sans doute pas encore suffisant pour décider du niveau du contrôle, tant il est vrai que des titres universitaires, rigoureusement falsifiés, sont toujours et encore disponibles sur le marché noir…

Au final, l’enjeu est pris très au sérieux par les institutions qui se lancent dans l’e-Assessment: un examen annulé suite à une panne informatique, par exemple, a un effet dévastateur sur leur renommée.

e-Portfolio comme outils d'e-Assessment

Parmi les différentes formes d’évaluation formative, celle qui se base sur l’usage du ePortfolio réflexif offre un grand potentiel pour les étudiant·e·s.

Cette solution a été mise en place à la haute école pédagogique de la Fachhochschule Nordwestschweiz. Concrètement, tout au long de son cursus académique, les futur·e·s enseignant·e·s du secondaire sont amené·e·s à poser des réflexions sur les cours et les stages qu’ils et elles suivent. Ces réflexions leur permettent d’identifier les connaissances et les compétences acquises ainsi que leurs forces et leurs faiblesses. Ces réflexions sont ensuite évaluées par l’enseignant·e. Le retour qui est apporté par ce dernier, pilier essentiel du dispositif d’évaluation formative, doit être clair, précis et sa fréquence doit être soutenue. Les commentaires doivent porter avant tout sur les éléments intéressants de la réflexion ainsi que sur les questions qui n’ont pas encore été traitées par l’étudiant·e.

Mise en place depuis le mois de juillet 2016, ce projet pilote sera évalué à la fin de semestre de printemps 2017.

Introduction du service e-assessment à l'UNIGE

Un projet pilote sur l’e-assessment à l’Université de Genève, qui s’inscrit pleinement dans la stratégie de l’Université numérique, a été initié en janvier 2016. Ce projet adresse les nombreuses questions sous-jacentes à cette modalité d’examen qui est en forte demande depuis 2013 par le corps enseignant. Les sessions pilotes réalisées à ce jour ont montré l’importance de mettre en place la chaîne de support et d’impliquer les correspondant·e·s informatiques (support de proximité), condition sine qua non pour assurer un déroulement optimum des sessions d’examen, mais aussi des sessions de tests préalables.
Sur le plan logistique, les pilotes ont montré les limites concernant la question de la disponibilité des salles équipées, ils ont permis également de soulever des questions d’aménagement (aération, sécurité pour des classes de plus de 60 étudiant·e·s, gestion des réservations, etc.) ce qui a amené à revoir la vision de l’infrastructure dédiée aux examens en ligne et de s’orienter vers l’option BYOD qui est certes plus ambitieuse et risquée, mais sur le long terme elle sera probablement plus réaliste si on considère que les étudiant·e·s pour une large majorité possèdent un ordinateur portable. Cette approche prévoit également une infrastructure centrale adaptée pour le déploiement de machines virtuelles.

Ce billet a été rédigé collaborativement par Omar Benkacem, Pierre Lehmann, Patrick Roth et Elsa Sancey.