OEB 2015 et l’engagement des étudiant∙e∙s

OUB2015

Le maître mot de la conférence OEB 2015 qui s’est tenue à Berlin au début du mois de décembre dernier a été « l’engagement », ou comment rendre les étudiant∙e∙s plus actif/ve∙s dans les salles de cours.

Via les technologies tout d’abord, cela c’est traduit par des plateformes mobiles comme l’iLite qui permet aux enseignant∙e∙s de créer des sondages pendant le cours. Ces sondages peuvent directement être soumis aux étudiant∙e∙s et les résultats visualisés en temps réel (comme pour Votamatic). Autre application mobile, Talkwall a pour objectif d’animer des Brainstormings en classe. Pour cela, chaque étudiant∙e contribue au Brainstorming dans son espace privé Talkwall par le biais de textes courts (maximums 140 caractères). Chaque contribution peut dans un deuxième temps être mise en commun par l’enseignant∙e dans le but d’y être visualisée et discutée par toute la classe.

Une composante bien plus importante que la technologie dans le Brainstorming est son organisation et son animation. Ces deux aspects nous ont été exposés par Jenny Fisher et Chrissi Nerantzi dans leur atelier où nous avons été amené à répondre en groupe (8-10 personnes) à deux questions. La construction de chaque réponse commune s’effectuait sous la forme d’un story-board ou d’un assemblage Lego. Au final, cet atelier nous a permis de comprendre les étapes clés d’un Brainstorming à savoir : sa préparation (formulation de la question, lancement de la dynamique de groupe), sa réalisation (animation, respect du temps de parole) et sa conclusion (mise en commun des réponses, feedbacks). Cet atelier nous a permis également d’observer que la dynamique de groupe reste l’élément-clé pour garantir le succès d’un Brainstorming.

Outre le Brainstorming, la classe inversée est l’autre thème qui a été mis en avant durant cette conférence. Estie Lubbe nous a fait un retour d’expérience sur la transformation de son cours sous forme d’une classe inversée articulée en 3 phases :

  1. introduction des notions du cours à la maison au travers de documents écrits (présentations, articles scientifiques) et de vidéos ;
  2. approfondissement des notions en classe par le biais d’activités diverses (exercices, projets, étude de cas, débats, etc.) ;
  3. consolidation des notions à travers des devoirs à la maison. Pour aider à la création de classes inversées et d’en garantir son succès,

Jaime Busquets et Carlos Turro de l’Université polytechnique de Valence nous ont énuméré les outils à mettre en place. Selon eux, 3 familles d’outils sont nécessaires :

  1. les outils de production vidéo (Camptasia, Jing, etc.)
  2. les outils d’interactions (Matlab, SPSS, Votamatic) et de quiz (outil test sur Chamilo et Moodle)
  3. les outils de gestion de contenu et de support (Chamilo, Moodle).

Des évaluations effectuées par des étudiant∙e∙s de l’Université polytechnique de Valence sur des classes inversées ont montrées qu’ils/elles apprécient la séquence de la classe inversée et trouvent l’usage des vidéos très utile. Ils/elles pensent qu’au final l’apprentissage est plus efficace avec ce mode d’enseignement.

Classe inversée, travail et sondage de groupes, toutes les solutions qui tendent à rendre l’étudiant∙e actif/active n’ont que peu de sens si l’enseignant∙e ne réfléchit pas sur l’environnement dans lequel il/elle donnera son cours, à savoir : le type de salle, l’agencement des tables, le matériel didactique (projecteur, tableau ou tablette interactive, audio, etc.). Teri Yamada nous a offert sa vision d’une classe sans tables ni chaises pour, de la sorte, renforcer l’engagement, la communication et l’interaction entre les étudiant∙e∙s.

Pierre-Yves Oudeyer, directeur de recherche à l’INRIA, a porté une attention particulière sur la place de la robotique dans les processus d’apprentissage et le développement de compétences sensorielles, cognitives et sociales. A l’aide d’une démonstration avec utilisation de technologies issues de la robotique, il nous a permis de découvrir la communauté Poppy, composée de scientifiques, d’artistes et d’éducateurs/éducatrices. Cette communauté a développé une plateforme robotique open-source, fabriquée au moyen de pièces d’impression 3D. Cette plateforme permet une introduction à la robotique, en fournissant un outil pour l’enseignement qui impacte la manière de construire un cours et vise à permettre aux élèves de découvrir, comprendre et profiter pleinement des programmes intégrant la robotique. En outre, la communauté Poppy dispose d’un forum de discussions permettant ainsi aux membres de partager des informations très intéressantes sur les expériences robotiques menées dans l’éducation

Au final, nous repartirons de cette conférence avec de nombreuses idées qui, nous l’espérons, pourront bénéficier aux enseignant∙e∙s et étudiant∙e∙s de l’UNIGE.