Retour sur le 4ème BarCamp Ciel
Le mardi 26 novembre 2013 se tenait au CMU le 4ème BarCamp Ciel. Le programme mettait à l’honneur les technologies éducatives et l’innovation pédagogique dans l’enseignement et l’apprentissage de la médecine. L’événement a rassemblé une quarantaine de participant∙e∙s autour de 5 tables rondes :
Table 1: MOOC en Santé Globale – animée par Samantha Battams et Didier Wernli
Le stand consacré au MOOC « Santé Globale » a suscité beaucoup d’intérêt en réunissant à chaque nouveau « gong » un public nombreux, par rapport aux places assises disponibles. Ceci n’est pas étonnant, il s’agit d’un MOOC qui fait partie de la première « fournée » des MOOCs de notre Université et de plus, il n’est pas encore terminé. Les deux orateurs Samantha Battams et Didier Wernli prenaient tout à tour la parole, passant de l’anglais au français selon les questions.
Les informations sur ce MOOC étaient nombreuses. En premier lieu, sur l’organisation en général. Six mois ont été nécessaire pour organiser ce cours. Les principales préoccupations étaient de savoir à quel public on s’adresse, comment communiquer avec lui, à quel niveau de langage. Trouver la manière de créer de l’intérêt, de transmettre des connaissances tout en suscitant aussi un esprit critique. Enfin, décider quels vont être les critères d’évaluation a également impliqué un travail sérieux.
En deuxième lieu, sur son public. Concrètement, on apprend que 60% des participant∙e∙s à ce MOOC ont un niveau de formation de master et plus et 33% un niveau de bachelor, montrant que ce cours touche une majorité de personnes avec une formation élevée. La provenance du public, bien que touchant tous les continents, est majoritairement des États Unis et de l’Europe. Comme dit Samantha, « en ligne, le public est exigeant » ce qui fait que cette expérience est aussi un défi, car il oblige chaque enseignant∙e à s’affirmer dans un champ. On sait, par ailleurs, dès le départ, que des dizaines de milliers d’inscrits, il n’y aura que 10% environ qui suivra le cours jusqu’à la fin et réussira les quizz. Un autre MOOC touchant le même sujet a été proposé par une université de Copenhague en même temps que celui-ci, mais sur cinq semaines au lieu de sept, comme le nôtre. Ceci, selon les deux orateurs, a probablement fait baisser le taux d’effectifs.
En troisième lieu, sur le sujet. Le thème de la Santé globale est extrêmement intéressant pour ce type d’expérience, car il permet de promouvoir son aspect multidisciplinaire. Suite à une étude cartographique permettant de recenser 900 activités de santé étudiées à l’Université, il a été constaté que bien que deux tiers correspondent à celles qui ont lieu à l’Hôpital et à la Faculté de médecine, un tiers concerne d’autres facultés.
Enfin, plusieurs questions ont été posées. Quelle certification peut être obtenue à la fin du cours ? La réponse est que pour l’instant seule une attestation de finalisation avec succès du cours peut être octroyée. Celle-ci ne donne pas lieu à l’obtention des crédits. La réponse concernant le but de l’Université à s’engager dans les MOOCs est immédiate, elle se réfère à sa visibilité qui est indiscutable. Des questions concernant les enjeux que ce choix implique, les aspects marchands actuels et futurs, la suite des MOOCs qui ont déjà eu lieu, leur coût total, la propriété intellectuelle, etc. sont autant de sujets qui ont été abordés durant le temps de discussion de ce stand.
Table 2: Microscope virtuel – animée par Annelise Wohlwend
Professeure associée à la Faculté de Médecine depuis 2012, Annelise Wohwend y enseigne l’histologie (anatomie microscopique). Elle a créé un site de microscopie virtuelle en 2005 à l’intention des étudiant∙e∙s, enseignant∙e∙s et chercheurs∙euses.
Toute personne peut se connecter sur le microscope virtuel de la faculté de Médecine de l’Université de Genève en mettant “students” comme login et mot de passe (accès aux collections pour étudiants seulement). Le logiciel Collibio utilisé (conçu par une start-up à Dublin) fonctionne comme Google Earth et permet d’observer, en se déplaçant et en changeant de grossissement librement comme avec un microscope conventionnel, des coupes (tranches d’organes suffisamment fines pour être observées au microscope), préalablement scannées. Le logiciel permet aussi de rajouter des annotations sur les coupes, et de créer également des collections de coupes virtuelles, en décidant ce que chaque utilisateur va pouvoir voir sur le site d’après son mot de passe.
Chaque coupe virtuelle est numérotée et dispose de plusieurs catégories d’informations (degré d’étude des étudiant∙e∙s, programme(s) d’enseignement concerné(s), origine de l’échantillon, diagnostic, coloration, etc.) qui peuvent être utilisées pour naviguer dans les collections, rechercher et trier les coupes. Le logiciel permet aussi de comparer plusieurs coupes entre elles, faire des captures d’écran, annoter et partager des images avec d’autres.
Le microscope virtuel permettant de se connecter depuis n’importe quel endroit en utilisant n’importe quel système d’exploitation, il accompagne et complète avantageusement les activités en laboratoire de microscopie, en permettant par exemple aux étudiant∙e∙s de s’affranchir de l’obligation d’être physiquement présents et d’avoir individuellement accès à un microscope et une collection de coupes en période de révision et de préparation d’examen.
Table 3: Cas clinique Moodle – animée par Susanne Aujesky et Primoz Nerima
Afin de permettre aux étudiant•e•s de 4ème année de médecine de mieux appréhender les cas cliniques en pédiatrie, Susanne Aujesky et Primoz Nerima ont créé un espace de cours sur la plateforme Moodle de l’Université de Genève. Dans cet espace de cours, chaque cas clinique est présenté sous la forme d’une activité Moodle « leçon » constituée des éléments suivants:
- Une première page énonçant le cas clinique,
- Une série de questions-réponses permettant d’approfondir le sujet,
- Une dernière page résumant les points importants à retenir ainsi qu’une liste de références.
Complémentaire au cours en présentiel, cet espace de cours Moodle permet aux étudiant•e•s d’approfondir leurs compétences en pédiatrie clinique en tout temps.
Table 4: Examen en ligne avec Campus – animée par Bernard Cerutti
La Faculté de médecine de l’Université de Genève a remplacé à partir de la 2ème année ses examens oraux par des examens en ligne à l’aide de la suite de logiciels CAMPUS. Cette solution pourrait être utilisée dans un examen QCM classique d’une part, d’autre part elle permet de créer un parcours de questions dépendantes groupées en sections (vignettes).
CAMPUS est un système destiné à organiser des examens en ligne, développé par l’Université de Heidelberg. Cette solution offre des bonnes garanties de sécurité et permet l’utilisation potentielle de formats plus élargis et interactifs par rapport à un examen classique. Sur le plan technique, son architecture client-serveur contient trois composantes principales: un outil-auteur permettant de créer les questions, un serveur pour administrer et distribuer l’examen sur les ordinateurs connectés, et enfin une application cliente installée sur les machines utilisés par les étudiant∙e∙s pour passer l’examen.
Table 5: Moniteurs informatiques – animée par Jérémy Hofmeister et Matteï Batruch
Deux moniteurs de la faculté de médecine ont présenté leur rôle: assurer d’une part l’assistance informatique des étudiant•e•s, et d’autre part, développer des ressources d’aide sur les outils informatiques. Les heures de permanence sont principalement consacrées à l’assistance sur les différents services universitaires tels que le système d’impression, le wi-fi et le VPN, mais les étudiant•e•s les consultent également pour du dépannage informatique ou du conseil à l’achat. En dehors des permanences, ils travaillent actuellement au développement d’une plateforme de webshare, EtuMED. Chaque étudiant•e de la faculté de médecine peut partager via cette plateforme ses notes de cours, résumés de lecture, schémas explicatifs, etc. A terme, EtuMED permettra de commenter et de noter les ressources déposées, afin de les trier selon leur pertinence et leur qualité.
La plateforme s’enrichira aussi d’un flux d’actualité et de tutoriaux informatiques. Si les moniteurs et monitrices informatiques sont avant tout des étudiant•e•s qui se destinent à la pratique de la médecine, il est certain que les compétences acquises en termes d’outils informatiques, de travail d’équipe et de sens du service leurs seront utiles à l’avenir.
Le groupe Ciel remercie chaleureusement les intervenant-e-s et les participant-e-s qui ont contribué au succès de cet événement ! Nous vous donnons rendez-vous au semestre de printemps pour un nouveau BarCamp. Si vous souhaitez intervenir et présenter votre usage des technologies éducatives, contactez-nous à l’adresse ciel@unige.ch.
[…] travers un programme diversifié (conférences, barcamp Ciel, stands et débats), la communauté enseignante aura la possibilité de discuter de la formation […]