• Meilleurs voeux
    Meilleurs voeux
  • Intelligence Artificielle Générative à l'UNIGE
    Guide d'utilisation de l'intelligence artificielle générative à l'Université de Genève
  • Lunch and Learn
    Lunchs Pédagogiques : venez partager sur des thématiques vives dans l'enseignement !
  • Makeiteasy
    Une plateforme pour tester et améliorer vos compétences numériques à votre rythme
  • Ciel cherche: rédacteurs/trices

Catégorie : Analyses & réflexions

Billet proposant un retour d’expérience, une analyse, une réflexion…


Repenser l’Évaluation comme levier supplémentaire d’apprentissage au XXIe siècle – Appel à réflexion

La seconde phase d’enseignement à distance imposée par l’évolution de la pandémie de COVID-19 montre que loin d’être une simple parenthèse avant de revenir à la « normale », l’enseignement à distance et plus particulièrement les examens à distance vont devenir une pratique qui va s’imposer durablement et devenir de plus en plus courante en intégrant les méthodes pédagogiques des hautes écoles.

La question cruciale qui se pose dès lors est celle de la garantie de la qualité des diplômes délivrés. Dans le cas particulier des évaluations à distance, il s’agit de s’assurer des conditions dans lesquelles ces évaluations se déroulent et en particulier du contrôle d’identité des étudiants. Ceci est donc directement en lien avec des craintes de triches de toutes natures. A distance, signifie que l’étudiant est loin des yeux et que loin des yeux, il peut, et donc qu’il va forcément tricher. La solution qui semble largement adoptée pour y faire face consiste à rechercher des solutions purement « technicistes » aussi appelé « solutionnisme »[1]. Les examens à distance s’appuyant sur les technologies de l’information et de la communication, il est tentant d’avoir recours à ces technologies pour mettre les étudiants sous étroite surveillance avec comme objectif l’éradication de la triche. Ces méthodes sont regroupées sous le terme de « proctoring ». Elles visent à surveiller l’étudiant soit pour empêcher la triche, soit pour détecter la triche de façon la plus automatisée possible. Elles reposent sur des techniques de plus en plus sophistiquées qui complexifient pour les étudiants, mais aussi pour les enseignants la mise en place et le passage d’un examen. Elles posent aussi par principe une présomption de culpabilité pour l’étudiant, si ce n’est de tricher, au moins de vouloir tricher.



Trois principes à ne jamais perdre de vue quand on bascule son cours à distance

Nous avons tous connu ce passage brutal à l’enseignement à distance au printemps 2020, quand il a fallu en urgence transformer tous nos cours donnés en modalité présentielle en cours à distance. On a improvisé, on a bricolé, on a parfois innové, on a eu du mal mais on y est arrivé.

Même si l’Université de Genève a choisi à l’automne un « retour à la normal avec les masques », ce qui n’a guère poussé l’enseignement à distance, j’encourage les enseignants à tester plus en avant cette possibilité : elle est une protection antivirale indéniable, mais pas que.

Au printemps, nous avons été parachutés tout nus dans la jungle du «e-learning», il ne s’agit pas d’y retourner dans les mêmes conditions, mêmes un peu aguerris par l’expérience. Le temps était à l’urgence, il est aujourd’hui à la préparation. Munis de nos cartes, crayons, livres, machettes et autres boussoles, nous pouvons explorer cette jungle avec d’avantage de sérénité, pour y découvrir son étonnante richesse. Et pour cela, je vous propose trois principes, faciles à comprendre, mais  faciles à … ne pas suivre. Je les écris donc pour vous lecteurs, mais aussi pour moi, à présent enseignant à distance.

Principe n° 1 : La modalité du « cours filmé en direct » est un pis-aller.

Nous l’avons beaucoup utilisée dans l’urgence, mais si on peut préparer en avance, ce n’est pas le meilleur choix. Il y plusieurs raisons à cela. D’une part, votre cours filmé sera toujours moins intéressant quand il est suivi à distance. L’interaction, même minime, avec votre auditoire est ce qui lui donne cette énergie et cette « présence », justement. D’autre part, comme la plupart des cours donnés à l’université sont très peu interactifs, autant vous pré-enregistrer pour ces sessions peu interactives, et les diffuser sous forme de vidéos. Les étudiants apprécient beaucoup ce format, qui leur permet d’absorber le contenu à leur rythme (consulter le cours à sa guise, faire une pause, accélérer, etc.). De manière générale, on a pu constater dans le domaine des technologies éducatives que la transposition « mot à mot » d’une activité en présence vers un format numérique n’est jamais une bonne solution. C’est comme regarder du théâtre filmé, ou une mauvaise adaptation cinématographique d’un livre, qui déçoit les personnes qui ont lu le livre.

Mais si je donne mon cours en vidéo, je fais quoi pendant les heures de cours ? C’est ici qu’intervient notre deuxième principe, cher à tout ingénieur techno-pédagogique qui se respecte…



Enseigner à l’ère de la vidéo: en route vers la transition

La communauté e-learning des universités et hautes écoles suisses a tenu ses journées annuelles à l’Université de Berne les 29 et 30 janvier passés. Le thème portait cette année sur les vidéos dans l’enseignement.

C’est dans ce cadre que Zac Wolfitt, chercheur et enseignant à la Inholland University of Applied Sciences a partagé son analyse de la transition en cours vers l’ère de la vidéo dans l’enseignement supérieur: il a ainsi abordé plusieurs sujets, dont les modes de la transition, les différents formats de vidéos, les diverses utilisations qu’on peut en faire, les réticences des enseignants et le changement de paradigme induit par la permanence du support d’enseignement.

Cette brève revue de la conférence met en évidence les points essentiels de sa présentation:

Mais vous pouvez aussi visionner la conférence dans son ensemble:

 



A quoi sert une cartographie de curriculum?

Curriculum

Tout d’abord, le contexte: nous sommes en présence d‘un curriculum de l’Université de Genève de 360 crédits ECTS et dont le cursus est également  professionnalisant. Il compte un grand nombre d’étudiant-e-s, de tuteurs, d’enseignant-e-s et de responsables d’enseignement. Ses activités d’apprentissage adoptent une large palette de formats allant de l’enseignement ex-cathedra à l’apprentissage par problèmes, en passant par des séminaires, tutorats ou stages pratiques. La taxonomie de ses objectifs pédagogiques va de connaissances théoriques et scientifiques à la maîtrise de gestes techniques jusqu’à des compétences intégratives et communicationnelles avancées. Les évaluations comprennent des examens de connaissances et de compétences spécifiques, mais aussi des simulations, la documentation d’expériences pratiques ou l’autoévaluation du niveau d’autonomie. Ce curriculum est validé par un examen régi par une loi fédérale.

Vous aurez peut-être deviné qu’il s’agit du curriculum de médecine. En pleine réforme actuellement, il s’oriente sur un nouveau référentiel de compétences national, régi par la loi fédérale sur les professions médicales universitaires (LPMéd). Nommé PROFILES, il est résolument intégratif, et définit aussi bien le profil professionnel visé que les actions à maîtriser et les contextes de ces actions. Cette réforme implique qu’il est nécessaire de ““vérifier comment le contenu du curriculum répond aux exigences de PROFILES et soutient les compétences requises”.
La question est donc de savoir où est enseigné quoi, et si les activités d’apprentissage, leurs objectifs, les compétences visées et leur validation sont bien alignés. Il est donc nécessaire de s’orienter dans le curriculum et d’avoir la possibilité de mettre en lien chacun de ses éléments avec le référentiel PROFILES.



MOOCs et droit d’auteur : entre sinuosité et créativité

Dans une série d’articles consacrés aux « coulisses de la science qui se fabrique » publiés en 2017, le journal Le Temps titrait notamment : « Quand les éditeurs confisquent la science ». Le quotidien généraliste (re)mettait ainsi en lumière une difficulté majeure à laquelle les universités – et plus particulièrement les bibliothèques universitaires – se heurtent de longue date : l’accès à l’information scientifique à des coûts supportables pour les institutions.

La perte d’un droit sur son propre travail

Sans entrer ici dans les détails d’une problématique déjà très documentée et qui, de surcroît, ne constitue pas le sujet principal de ce billet, mentionnons tout de même que la préservation des droits des chercheurs sur leur propre production scientifique constitue l’un des chevaux de bataille du consortium international SPARC (Scholarly Publishing and Academic Resources Coalitions). Dans la plupart des cas en effet, lorsqu’un chercheur publie les résultats de ses travaux dans une revue scientifique, le modèle économique et juridique dominant implique qu’il cède la propriété intellectuelle de ses travaux à la revue qui accepte de les publier. Ainsi, non seulement les institutions paient pour que leurs chercheurs puissent accéder à la version publiée de leurs propres travaux, mais ceux-ci ne sont ensuite pas libres de les exploiter comme ils le souhaitent (partage, diffusion, modification, etc.) puisqu’ils n’en sont plus pleinement propriétaires. D’autres modèles, liés au mouvement Open Access, permettent toutefois d’échapper à cette règle.

L’exception pédagogique : un « bouclier invisible »

Cette restriction ne pose pas de difficultés immédiates dans les activités d’enseignement que mènent également de nombreux chercheurs. En effet, ce que l’on appelle « l’exception pédagogique » autorise les institutions de formation (universités, écoles, etc.), moyennant le paiement d’une redevance, de faire usage d’œuvres protégées par le droit d’auteur dans le strict cadre institutionnel. En Suisse, cette exception est régie par la loi fédérale sur le droit d’auteur (art. 19, al. 1, let. b LDA) et permet aux enseignants d’utiliser un ensemble de ressources non libres de droits de manière relativement large (voir ici). L’une des restrictions limite toutefois leur utilisation à un usage local, c’est-à-dire géographiquement situé, comme le spécifie le site du Centre de Compétence pour le droit numérique (CCdigitallw) :

« Les exceptions prévues à l’art. 19 LDA, par exemple l’exception en vue d’un usage didactique, ne trouvent pas application en dehors du territoire suisse. L’utilisation du contenu protégé par l’enseignant à l’étranger n’est pas couverte par le droit suisse, mais par le droit étranger applicable. Dès lors, il faut être prudent, dans la mesure où les conditions pour l’utilisation du contenu prévues par le droit étranger peuvent s’avérer plus sévères. »

Les MOOCs, des dispositifs de formation sans exception pédagogique

En revanche, dans le cadre de la production de MOOCs ou de toute formation en ligne ouverte à des apprenants qui ne seraient pas affiliés officiellement à l’institution responsable de sa diffusion, la liberté en matière d’utilisation de ressources documentaires est fortement restreinte et engendre plusieurs difficultés.