Comprendre et dégager l’essentiel de ses notes de cours avec les cartes conceptuelles

Les difficultés de la prise de notes pour les étudiant∙e∙s

La prise de notes tient une place prépondérante dans la vie des étudiant∙e∙s qui en prennent massivement durant leurs cours et lors de la lectures des textes recommandés par leurs professeur∙e∙s. La prise de notes, activité incontournable pour conserver une trace de ce qui a été dit ou lu, servira de base à la mémorisation et à la préparation des examens. Cette activité est toutefois plus complexe qu’elle n’en a l’air. Elle requiert une attention de la part de l’étudiant∙e, qui doit à la fois écouter le discours, comprendre l’essentiel des informations, sélectionner ce qu’il ou elle veut noter et écrire (ou saisir sur l’ordinateur).

Un grand nombre d’entre vous éprouvent des difficultés liées à la prise de notes et sollicitent notre aide (www.unige.ch/dife/reussir). Parmi les difficultés récurrentes que nous discutons avec vous, citons celle de cerner l’essentiel du discours et de mettre en évidence la structure des informations. Beaucoup se perdent dans les détails et n’arrivent plus à prendre de la distance par rapport au contenu. Les détails doivent souvent être mémorisés, mais la structure est cruciale pour la mémorisation car il est préférable d’aller du général au particulier pour fixer les informations en mémoire.  On mémorise d’abord la structure puis,  au fur et à mesure, on ajoute les détails.

Structurer au moyen des cartes conceptuelles

Pour mettre en évidence la structure du discours ou du texte, nous vous invitons à rompre avec la linéarité classique d’un cours ou d’une lecture, en optant pour une structure dite globale ou holistique. La carte conceptuelle (concept map) (Novak & Cañas, 2006) s’avère être un excellent outil pour le faire. C’est un exemple de représentation des informations qui permet de présenter simultanément les informations verbalement et spatialement (Chmielewski & Dansereau, 1998). Plusieurs autres appellations existent comme la « carte de connaissances »  (knowledge map) (Chmielewski & Dansereau, 1998), ou la carte mentale (mind mapping – dont les principes de construction diffèrent un peu), technique  largement médiatisée par Tony Buzan.  Vous trouverez beaucoup d’autres exemples de représentations spatiales dans le livre « la boîte à outils du mind mapping » de Xavier et Marie-Rose Delengaigne.

 Le principe de la carte conceptuelle

La représentation comporte des bulles, qui correspondent aux concepts importants , ainsi que des liens entre les bulles, qui représentent les liens entre les concepts. Ces liens peuvent d’ailleurs être de nature différente et certains auteurs préconisent de les libeller (par exemple, (Holley et al., 1979). Voici un exemple de carte conceptuelle proposé par le logiciel Xmind.

 Sujet_central

Les avantages de la carte conceptuelle

Nous vous conseillons d’utiliser, avant tout, la carte conceptuelle, seule ou en complément d’autres méthodes, pour travailler vos notes: c’est un puissant outil d’apprentissage. Ses avantages sont multiples. Elle permet tout d’abord d’identifier les concepts-clés et les relations qui existent entre eux. Elle assure l’élaboration de l’information traitée, l’élaboration étant une stratégie d’apprentissage/mémorisation qui consiste à faire des liens entre les informations et/ou en intégrer de nouvelles dans une structure de connaissances déjà maîtrisée. Vous pouvez donc visualiser les nouvelles informations et les intégrer à votre réseau de connaissances déjà en place. En complément de l’élaboration, la carte conceptuelle permet également une (ré)organisation des informations, aussi considérée comme une stratégie de mémorisation, très efficace  à long terme (Sanchez, 2004). La carte conceptuelle permet d’encoder les informations de différentes manières (spatiales, verbales), ce qui améliore la compréhension de la structure (Chmielewski & Dansereau, 1998). En mettant l’accent sur la structure et les relations entre les concepts, la carte conceptuelle facilite le rappel des informations (leur mémorisation) (Chmielewski & Dansereau, 1998). Elle vous permet d’éviter de vous perdre dans les détails ou les faits isolés en perdant de vue la structure générale. Elle permet de traiter les informations de façon hiérarchique, ce qui diminue la charge cognitive liée au traitement des informations. Autrement dit: le traitement des informations vous coûte moins d’énergie (Holley et al., 1979). L’utilisation de la carte conceptuelle vous permet aussi de clarifier la compréhension des connaissances acquises ou en cours d’acquisition et d’évaluer les effets de l’apprentissage et votre niveau de compréhension (« puis-je construire une carte conceptuelle sur la base de ce que je viens de lire ? »)

Quand utiliser la carte conceptuelle ?

Admettons-le: la carte conceptuelle est difficilement réalisable durant un cours. Nous vous conseillons donc de la construire après le cours. Pour les lectures, vous pouvez la construire en cours de lecture. Pour ce faire, nous vous invitons à suivre les étapes suivantes. Premièrement, choisissez le cours (ou une partie de ce dernier), le thème, le texte que vous voulez résumer/(re)structurer. Réalisez une première lecture du support en soulignant les idées et concepts qui vous semblent intéressants et essentiels à la compréhension, de façon linéaire. Reprenez votre texte et essayez de mettre en évidence la structure des informations au moyen de couleurs et aides techniques (par ex., souligner 2 fois un concept important, ajouter des puces et numéros, etc.).  Identifiez ensuite le ou les concepts/thèmes que vous voulez développer dans votre carte. Placez au centre de votre feuille le concept et associez-le à une couleur spécifique. Le principe de carte conceptuelle ne met pas forcément l’accent sur la couleur, mais nous vous conseillons de l’utiliser pour augmenter les associations en mémoire, ce qui favorise le processus de mémorisation. Développez ensuite votre raisonnement en utilisant des niveaux de hiérarchie différents pour souligner les différents degrés d’importance, jusqu’aux détails.

 Les logiciels de carte conceptuelle

Vous pouvez bien évidemment construire vos cartes conceptuelles sur un papier. Mais il existe plusieurs logiciels gratuits qui peuvent vous aider dans cette tâche. Personnellement, nous utilisons Xmind et Freemind avec une petite préférence pour le premier. Ces logiciels vous proposent des canevas de présentation, avec différentes bulles et liens. Certains modèles permettent de libeller les liens entre les concepts. L’avantage d’un logiciel par rapport au papier est que vous pouvez corriger votre carte autant que vous le voulez, ajouter des bulles, en enlever, ajouter des couleurs, modifier la police, etc. Nul besoin d’investir dans un logiciel onéreux, vous trouverez aisément une version gratuite qui vous satisfera. Dans le cadre des programmes de soutien à l’apprentissage de l’UNIGE (www.unige.ch/dife/reussir), nous vous proposerons également, dès la rentrée 2015-2016,  un atelier sur la prise de notes au moyen de cartes conceptuelles.

 Construire une carte conceptuelle en groupe

Vous êtes souvent peu sûr∙e de vos résumés, sous forme de cartes conceptuelles ou non, pensant qu’ils ne comportent peut-être pas toutes les informations essentielles. La crainte de passer à côté d’informations cruciales pour l’examen est récurrente. Notons tout d’abord que la carte conceptuelle n’a pas pour but de contenir tous les détails mais plutôt de mettre en évidence la macrostructure d’un texte, d’un chapitre ou d’un thème. Si vous devez mémoriser vos cours dans les moindres détails, vous ne pourrez donc pas vous contenter de cet outil. Ceci étant, l’avantages de la carte conceptuelle est de faciliter la collaboration, entre autres. En effet, nous vous conseillons de construire vos cartes en groupe et de trouver un consensus sur les informations à inscrire dans la carte. Les différents logiciels de carte conceptuelle comporte pour la plupart une fonction de partage, c’est-à-dire que vous pouvez aisément envoyer votre carte à une autre personne, qui pourra en prendre connaissance et, au besoin, la compléter puis la renvoyer.

Donc, lisez, réfléchissez, construisez et….partagez !

A vos lectures et claviers !

Dr Delphine Rinaldi, FormEv