Eduhub Days 2013: focus sur le Student’s Panel et sur les défis légaux de l’apprentissage sur le web 2.0
Pour faire suite au résumé des Eduhub Days 2013 publié il y a quelques temps, j’aimerais en qualité de participante du Students’ Panel, revenir sur deux moments qui ont retenu mon attention: Le Panel mentionné et le Learning Café sur les défis légaux posés par l’usage de certains services Web 2.0 dans les contextes éducatifs.
Students’ panel modéré par Stefan van der Vlies (FHNW)
Le Student’s Panela clôturé les deux journées Eduhub 2013. Au cours de ce panel, quatre étudiant·e·s ont partagé leur rapport à l’apprentissage et aux technologies éducatives. Il en est ressorti un panorama très varié en fonction des niveaux d’études et des préférences personnelles. Deux étudiants (en ingénierie au niveau Bachelor) ont ainsi affirmé préférer les méthodes d’apprentissage traditionnelles et les exercices sous forme papier, une étudiante (en microbiologie au niveau Master) a dit utiliser des méthodes mixtes mais considérer l’ordinateur comme un instrument essentiel pour la recherche et la rédaction, et une dernière étudiante (en géographie au niveau Doctorat et en technologies éducatives au niveau Master) a exprimé sa préférence pour un apprentissage essentiellement basé sur l’ordinateur, sans recours au papier.
Les technologies universellement utilisées, mentionnées par les étudiant·e·s, comprennent des logiciels de bureautique et des outils Web 2.0 (en particulier les réseaux sociaux pour rester en contact avec les camarades).
Bien que certain·e·s étudiant·e·s aient affirmé connaître et utiliser des dispositifs de type LMS (Moodle, Dokeos, Ilias), certain·e·s ont découvert l’existence de tels systèmes que lors des journées Eduhub. Les journées Eduhub ont aussi révélé aux étudiant·e·s l’existence d’un grand nombre d’autres dispositifs, qui leurs étaient pour la plupart inconnus (par exemple les Moocs, les e-portfolios, AdobeConnect).
Ainsi, si lors du Student Panel les étudiant·e·s se sont montré leur curieux et enthousiaste face à ces instruments, ils/elles se sont aussi montrés déçus du manque d’informations et de formations qu’ils/elles reçoivent à ce propos. Ils/elles ont donc exprimé le souhait que des formations de base leurs soient proposées ainsi qu’à leurs enseignant·e·s, et que les universités et hautes écoles promeuvent l’utilisation de ces technologies.
Tout·e·s les étudiant·e·s se sont dit·e·s très intéressé·e·s par les présentations écoutées lors des journées Eduhub. Une étudiante s’est dite surprise par l’aspect incroyablement flexible de certaines technologies (par exemple les Moocs, illustrés par Jörn Loviscach) et a souligné l’importance de réfléchir aux enjeux posés par une individualisation poussée des formations et des dispositifs de formation.
Finalement, les étudiant·e·s ont exprimé le désir que l’architecture des salles de cours et des espaces de travail change pour permettre un apprentissage plus participatif et une plus vaste utilisation des technologies éducatives (tables circulaires, espaces de discussion, plus grande place sur les tables pour travailler avec des supports multiples, plus de prises pour les ordinateurs dans les espaces de travail). Ils/elles ont souligné l’importance des espaces de travail au sein de leurs institutions, et la tendance à séparer le temps de la vie estudiantine dans l’espace universitaire de celui dédié à la vie privée dans l’espace domestique.
Learning café “Learning/Web 2.0: Legal Challenges” animé par Samuel Witzig (ZHAV)
Lors du learning café “E-Learning/Web 2.0: Legal Challenges”, Samuel Witzig de la ZHAV a présenté les défis légaux posés par l’utilisation des outils du Web 2.0 en classe. Il s’agit d’un domaine très compliqué et peu connu, dont les implications commencent à émerger avec la généralisation de certaines applications basées sur le web comme DropBox, GoogeDocs etc. Il est ressorti de cette discussion qu’on ne peut pas obliger les étudiant·e·s à utiliser un service qui n’est pas offert par l’université (par exemple, on peut les obliger à écrire sur Moodle, mais pas sur un fichier GoogleDocs). De plus, il est interdit au niveau fédéral de déposer des fichiers avec des informations relatives aux étudiants (y inclus des noms ou des listes de noms) sur des serveurs externes à l’université (donc, par exemple, on ne peut pas déposer la liste des étudiant·e·s inscrit·e·s à notre cours sur DropBox).
Cependant, des indications claires et uniformes ne peuvent pas être fournies au niveau national, puisqu’il s’agit d’un domaine qui est partiellement régi par des lois cantonales. De plus, il apparaît que les enseignant·e·s sont souvent mal informés sur les défis et problèmes légaux posés par les nouvelles technologies. Il est conseillé de se référer au Projet DICE pour approfondir ses connaissances en la matières. Cependant, l’utilisation de LMS fermés ou semi-fermés et le dépôt des fichiers sur les serveurs des universités et hautes écoles suisses ne devrait pas poser de problèmes légaux.
Merci Paola Rattu, pour ce résumé des propos tenus par le Student’s Panel.
Je souhaite attirer l’attention sur deux points que tu abordes qui me paraissent très important, et intéressant de discuter.
1° Il semble que les étudiants « se sont […] montrés déçus du manque d’informations et de formations qu’ils/elles reçoivent à ce propos. »
2° « […]on ne peut pas obliger les étudiant·e·s à utiliser un service qui n’est pas offert par l’université (par exemple, on peut les obliger à écrire sur Moodle, mais pas sur un fichier GoogleDocs). »
Pour le point 1, quels sont les moyens qu’il faut utiliser pour informer les étudiants. Car il existe des formations et des ressources, mais comment les communiquer aux étudiants ?
Pour le point 2, Est-ce que les universités vont devoir recréer tous les outils qui fonctionnent dans le privé, pour les utiliser dans les institutions public ?