L’enseignant∙e se trouve de plus en plus souvent confronté au dilemme de la conduite à tenir face à des étudiant∙e∙s qui utilisent des équipements informatiques (smartphones, tablettes ou ordinateurs portables) pendant les cours: faut-il les interdire ? Les autoriser ? Les tolérer ? Les encourager ? Faut-il fixer des règles d’utilisation ou pas ?

Une partie du questionnement repose sur l’ambiguïté de l’usage : distraction ou ressource ? On pourra rapprocher cette question d’une étude récente (*) réalisée en Angleterre dans plusieurs lycées et dont les résultats montrent un effet différencié selon le niveau des élèves: si l’usage du téléphone portable ne perturbe pas sensiblement les «meilleur∙e∙s», il contribue à distraire les plus «faibles».

La fiche outil proposée par la cellule Prac-TICE de l’Université Libre de Bruxelles intitulée « Faut-il bannir les portables des salles de cours » analyse le phénomène en identifiant trois types d’usages : les usages invoqués par l’enseignant∙e, les usages spontanés liés au cours (comme la prise de note) et enfin les usages spontanés non liés au cours (comme la consultation des réseaux sociaux).

La fiche analyse les avantages et inconvénients des trois catégories et propose des recommandations qui donneront à chacun des pistes pour définir sa propre démarche. Deux conclusions de cette fiche sont à relever: les « digital natives » n’ont pas des capacités multi-tâche supérieures aux générations d’étudiants∙e∙s plus anciennes et l’usage abusif des outils informatiques ne nuit pas seulement à l’étudiant∙e lui-même, mais également à son entourage.

 

* Louis-Philippe Beland & Richard Murphy, «Communication : technology, distraction and student performance», CEP Discussion Paper, n° 1350, mai 2015.