AAEEBL

Du 6 au 8 juin, la communauté du e-portfolio AAEEBL s’est donné rendez-vous à Edinburgh pour parler de cet outil et, plus important encore, de son usage. Deux thématiques ont retenu notre attention : l’initiation à la pratique réflexive et l’engagement des étudiant·e·s.

Initiation à la pratique réflexive

Dans l’enseignement supérieur, le portfolio d’apprentissage et son processus réflexif sous-jacent sont les éléments-clés de l’usage du e-portfolio. Comme l’ont noté beaucoup de participant·e·s, ce processus cognitif est complexe à prendre en main et à maitriser pour les étudiant·e·s. Il demande du temps et une certaine maturité.

Mettre en place une telle activité reste un chalenge en lui-même, et l’un des moyens d’y répondre est de permettre à l’étudiant·e de pratiquer, dans un premier temps,  la réflexion à voix haute. L’enseignant·e peut ainsi aider très rapidement l’étudiant à évoluer dans sa pratique réflexive.

Une autre solution, qui a également été citée durant le séminaire, réside dans l’usage de templates/formulaires dédiés (très répandus dans le monde infirmier en Angleterre) ou des modules d’aide à la démarche réflexive (SELFPAD dans notre cas). S’agissant de l’usage de templates/formulaires, il a été noté qu’un usage trop intensif de ce type de solutions peut avoir pour effet de rendre les réflexions mécaniques (ou superficielles), l’étudiant·e répondant simplement aux questions du template/formulaire sans effectuer une réflexion approfondie.

Un autre point sur lequel l’étudiant·e doit être au clair tient à la distinction entre « processus portfolio » et « produit portfolio » (soit le résultat du processus). Cette distinction doit lui être clairement expliquée, en valorisant le « processus » plutôt que le « produit ».

L’exemple le plus convaincant de mise en place du portfolio d’apprentissage a été proposé par Christina McDonald et Kenneth Kooms de l’institut militaire de Virginie. Dans leur scénario, l’étudiant·e, après s’être familiarisé·e en groupe sur la pratique réflexive, doit régulièrement écrire des récits « réflexifs » (« reflexive tags » en anglais), à savoir des paragraphes décrivant ce qu’il a fait et ce qu’il a appris. Sur la base de ses récits réflexifs, l’étudiant·e est amené·e à écrire un essai réflexif à la fin du cours, essai dans lequel il décrit les activités majeures qu’il a dû accomplir et le processus d’apprentissage qu’il a dû mettre en place pour mener à bien ses activités. Le fait de proposer un scénario pédagogique axé sur une écriture continue de récits réflexifs pour finir sur un essai réflexif a pour effet de produire des portfolios d’apprentissage de grande qualité.

Engagement de l’étudiant·e

Outre la mise en place d’un scénario clair et d’une équipe enseignante motivée et compétente, l’engagement de l’étudiant·e reste un élément-clé du portfolio d’apprentissage. De nombreuses pistes pour garantir cet engagement ont été proposées durant le séminaire. Le Hartpury College a par exemple construit un lien fort entre le portfolio d’apprentissage et l’employabilité: un·e employeur/-euse commente le portfolio produit par l’étudiant·e. Selon Gillian Reindl, ce tutorat a pour effet d’augmenter l’implication des étudiant·e·s. Notons que le lien entre portfolio d’apprentissage et employabilité a été souvent mis en avant par les participants du séminaire.

Plus généralement, d’autres formes d’incitation ont été également mentionnées telles la récompense (par les notes ou par les crédits), ou l’encouragement itératif (i.e. T-SPARC Stakeholder Engagement Model) proposé par le JISC.

Finalement, Christina McDonald et Kenneth Kooms ont expliqué que pour garantir un engagement fort de l’étudiant·e, il est impératif d’aménager le cours en y réservant suffisamment de temps pour la réflexion.

Lien sur les présentations.

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