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IA et études : duo gagnant ? – Un programme visant à sensibiliser les étudiant-es à l’intelligence artificielle (IA)

Billet rédigé par Camille Cosandier, Chargée de projets en lien avec l’intelligence artificielle

IA et études: un duo gagnant?

IA et études : duo gagnant ? – un programme visant à sensibiliser les étudiant-es à l’intelligence artificielle (IA)

L’intelligence artificielle (IA) et en particulier les outils d’intelligence artificielle générative de texte sont devenus difficiles à ignorer dans le monde académique. Sensibles à ces évolutions, la Division de la formation et des étudiant-es (DIFE), la Division de l’Information Scientifique (DIS) et le Bureau de la Transformation Numérique (BTN) de l’Université de Genève ont constitué un groupe de travail afin d’unir leurs forces et de réfléchir à une offre de sensibilisation pour les étudiantes et étudiants, visant à les préparer à un avenir où l’IA serait omniprésente.

Dans ce contexte, une enquête a été lancée et a révélé un vif intérêt des personnes à utiliser l’IA comme une stratégie d’étude. En réponse à cette demande et en anticipation de l’arrivée imminente des périodes de révisions, une série d’ateliers a été mise en place avec comme objectif de doter la communauté étudiante des compétences et connaissances nécessaires pour intégrer efficacement l’IA dans leur expérience académique. Les ateliers couvriront les thèmes suivants :

  • Les fondamentaux de ChatGPT – Mercredi 6 décembre
  • Cas d’utilisation pratique de ChatGPT – Jeudi 7 décembre
  • Découverte et exploration d’IA alternatives – Mercredi 13 décembre

Ces ateliers seront animés par Jehan Laliberté, un entrepreneur indépendant et expert en intelligence artificielle, dont la mission est d’accompagner les entreprises et les individus à adopter l’IA de manière concrète. Lors de ces ateliers, un accent sera mis sur l’utilisation responsable de ces outils, conformément aux directives des facultés et aux consignes des équipes enseignantes, selon la prise de position de l’Université concernant l’Usage des intelligences artificielles génératives à l’UNIGE.

Les ateliers sont ouverts à l’ensemble de la communauté estudiantine de l’UNIGE. Nous encourageons vivement les enseignant-es à communiquer au sujet du programme auprès de leurs étudiant-es.

Informations et inscriptions aux ateliers

En complément, la RTS réalise un épisode spécial de leur podcast Le Point J sur le thème «Comment l’IA peut m’aider dans mes études ?». Cet évènement, accessible à toutes et tous sur inscription, se tiendra au Point Vie de campus, à Uni Dufour, le jeudi 14 décembre dès 18h. Nous vous invitons à assister et participer à cette émission qui s’annonce passionnante. Pour plus d’informations et pour vous inscrire au podcast, veuillez visiter la page de l’évènement.



Comment faire rentrer 150 étudiants (ou plus) dans une pièce de 30 mètres carrés (ou moins) ?

 

Dans deux précédents billets de ce blog (3 et 23 novembre 2020), écrits en plein Covid, nous appelions à une meilleure utilisation de l’enseignement à distance. Germait alors l’idée de mêler technologie de visioconférence et apprentissage sur le terrain.

L’idée a mûri, et, grâce notamment au soutien de la Commission informatique de l’Unige (COINF), nous avons pu expérimenter et poser les bases du « cours reportage ». Il s’agit de donner un cours en direct depuis un lieu pertinent par rapport au contenu du cours. Ce lieu est un «terrain» professionnel qui nous permet à la fois de visiter l’espace où s’exerce la profession et interviewer les professionnel-les-expert-es qui y exercent leur activité.

Quelques exemples, issus du cours «Introduction aux technologies éducatives» donné en bachelor à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education (FPSE) :
– Au Centre interprofessionnel de simulation (CIS) de Genève, nous abordons le concept de simulation, auparavant traité de manière classique (cours magistral et activités). L’équipe de tournage visite les différentes salles du site, allant de simulations relativement «low-tech» (patients simulés, mannequins simples) à des environnements beaucoup plus complexes (mannequins équipés de capteurs, simulation de la table d’opération et monitoring en temps-réel).
– Dans une classe de primaire du Canton, un enseignant nous explique son utilisation du Tableau Blanc Interactif, au travers de plusieurs démonstrations qui le font se déplacer de son bureau au tableau tandis que l’équipe enseignante (ici une intervenante extérieure et l’enseignant habituel du cours) anime le débat.
– Dans un établissement privé du Canton (niveau Cycle d’Orientation), l’usage des tablettes numériques est abordé depuis une salle de cours, en présence d’une enseignante et du directeur de l’établissement.
– Enfin, à l’Université même, au FacLab du campus de Batelle, les étudiant-es découvrent à distance l’usage de la fabrication numérique pour l’éducation. L’équipe de tournage explore les différents équipements (découpeuse, imprimantes 3D, brodeuse numérique, etc.), avec pour guide un expert du domaine.

Sur le plan technique, rien de très compliqué, mais une certaine organisation est nécessaire. C’est au minimum trois personnes qui doivent se rendre sur les lieux :
– Le ou la vidéaste, qui se charge de la prise de vue, à l’aide d’un téléphone portable connecté au Zoom du cours, et d’un stabilisateur.
– L’enseignant-e, qui se transforme en «reporter» : il/elle ne fait pas cours mais pose des questions à la personne interviewée, pour l’amener à couvrir l’ensemble des thématiques jugées pertinentes par rapport au thème du cours.
– L’assistant-e, qui prend totalement en charge la communication avec les étudiant-es. Ces derniers/ères peuvent en effet poser des questions par écrit via Zoom à la personne interviewée, questions qui sont relayées par l’assistant-e.

S’instaure alors une belle dynamique entre toutes ces personnes, la participation étudiante étant bien plus élevée que pour un cours ordinaire, qu’il soit en présence ou à distance.

J’invite donc la communauté enseignante à se lancer dans un cours reportage, au moins à l’expérimenter pour une session de cours de l’année. C’est dans cet esprit que nous avons rédigé une fiche d’innovation pédagogique, dans le cadre de la plateforme qui recense les projets d’innovations pédagogiques de l’Université de Genève. Mais n’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus.



Data Science for All – Des Vidéos pour Comprendre la Science des Données

Vous êtes enseignant-e et vous souhaitez sensibiliser vos étudiant-es aux enjeux de la science des données ? Vous êtes étudiant-e et vous vous sentez un peu perdu-e dans le monde des statistiques ? Vous êtes doctorant-e et faites face aux défis de créer un Data Management Plan sans savoir par où commencer ? La plateforme de capsules vidéo « Data Science For All » est conçue spécialement pour vous aider !

Sur cette plateforme, découvrez plus de 50 capsules vidéo, disponibles en français et en anglais, pour se familiariser aux compétences et aux enjeux cruciaux liés à la science des données. Ces vidéos sont accompagnées de ressources d’approfondissement telles que des cours en ligne, des ateliers, du code open source, etc. Les vidéos sont également téléchargeables via MediaServer pour tou-tes les enseignant-es qui souhaiteraient les intégrer à leurs cours.

Vers la plateforme

Une grande variété de thèmes 

Les vidéos abordent un large éventail de sujets : de l’anonymisation des données aux modèles statistiques, en passant par l’analyse stylométrique, les défis éthiques liés à l’intelligence artificielle et le traitement automatique du langage.

Utiliser les capsules vidéo de la plateforme Data Science for All, pour quoi faire?

Vous êtes enseignant-es :

  • Intégrez des capsules pertinentes pour votre cours dans les ressources que vous mettez à disposition de vos étudiant-es dans votre espace Moodle
  • Faites visionner une ou plusieurs capsules avant une séance de cours ou un TP, pour dégager plus de temps aux questions et à la pratique en classe.
  • Produisez vos propres capsules vidéo en faisant appel à l’aide de l’équipe de Data Science For All (jusqu’à fin 2024).

Vous êtes étudiant-es :

  • Vous hésitez à orienter votre parcours académique vers la science des données ? Visionnez quelques vidéos pour vous faire une meilleure idée de ce domaine.
  • Vous suivez des cours de statistiques ou d’informatique, mais vous vous sentez un peu perdu-e? Visionnez quelques-unes des vidéos récapitulant les concepts de base de cette discipline avec des exemples concrets.

Vous êtes doctorant-es :

  • Vous souhaitez optimiser vos méthodes d’analyse de données, en vous ouvrant à de nouvelles méthodologies? Découvrez des notions statistiques et des outils computationnels efficaces et pertinents pour votre recherche.
  • Dans le cadre de votre thèse, vous découvrez les contraintes auxquelles la recherche est désormais soumise, comme le partage de données ou la création d’un Data Management Plan, visionnez les vidéos sur ces sujets pour vous informer. Si nécessaire, inscrivez-vous ensuite via le lien sous les vidéos aux ateliers de la DIS pour approfondir vos connaissances.

Un projet interdisciplinaire et collaboratif

La plateforme Data Science For All est le fruit des efforts conjoints du Centre de Compétences en Science des Données et des nombreux experts et expertes intra-muros, issu-es d’un large éventail disciplinaire.

Découvrez dès maintenant le monde fascinant de la science des données sur Data Science For All !



ChatGPT pour la recherche académique

Introduction

Le 30 novembre 2022, OpenAI lance ChatGPT. En seulement 5 jours, la plateforme atteint le million d’utilisateurs[1]. Cette intelligence artificielle a, en seulement quelques mois, bouleversé notre rapport à l’information et à la connaissance, créant pour beaucoup de professionnels de l’éducation des craintes sur l’avenir de leur discipline.

Je ne suis ni un professionnel de l’éducation, ni un expert de l’intelligence artificielle. Je suis un étudiant en Services et systèmes numériques, un passionné d’informatique et un paresseux aguerri. En décembre de l’année passée, je commençais à écrire ma thèse de Bachelor, sur laquelle je travaillais depuis déjà un certain temps. Ma curiosité, comme pour beaucoup d’autres, m’a poussé à explorer ChatGPT.

« I choose a lazy person to do a hard job. Because a lazy person will find an easy way to do it. »  – Bill Gates

Je voulais tester ses capacités à traiter des sujets complexes, mais pour pouvoir correctement évaluer la qualité des réponses, il me fallait trouver un sujet que je maîtrise. 90% de mes pensées étant consacré à ma thèse, il m’a paru évident de le questionner sur ce sujet. Je me suis rendu compte du potentiel énorme de cet outil lorsque, en quelques interactions, l’IA est arrivée aux mêmes conclusions que moi après environ 10 mois de travail…

Après avoir remis en question mes trois dernières années de formations, j’ai pris du recul et compris que ces résultats n’étaient pas le produit d’une réflexion de la part de ChatGPT mais d’une agrégation très bien formulée de recherches menées par de brillants humains.

Après quelques heures d’utilisation, j’étais convaincu. J’allais utiliser ChatGPT pour écrire ma thèse. Laissez-moi maintenant vous expliquer pourquoi ce billet ne s’intitule pas “Comment j’ai utilisé une intelligence artificielle pour écrire mon travail de Bachelor à ma place”.


Définir un cadre et une méthodologie

ChatGPT n’ayant pas encore fêté ses 1 mois d’existence, il n’existait pas encore de cas concret de son utilisation dans le cadre de la recherche académique et donc pas de directives précises à suivre. Il était donc nécessaire, afin de légitimer mon travail, de définir un cadre et une méthodologie clairs, afin d’utiliser l’outil de manière responsable et éthique. Sous la supervision de Laurent Moccozet, j’ai défini quatre règles fondamentales à respecter:

I. Comprendre l’outil

ChatGPT est un outil performant, mais peut produire des informations erronées ou de mauvaises qualités, il est donc important de comprendre ses limites et son fonctionnement, afin de réduire ces risques. En se basant sur le nom du service, nous pouvons définir 2 méthodes, qui permettent d’améliorer la qualité et la pertinence des réponses, celles-ci sont les suivantes:

Chat : L’une des grandes forces de cet outil est sa capacité à adapter ses réponses, également appelées « prompts », en fonction des retours de l’utilisateur. Il est crucial d’utiliser cette fonctionnalité pour orienter l’IA vers la réponse la plus pertinente. Cette fonctionnalité a même entraîné l’émergence d’un nouveau domaine de recherche, appelé le « prompt engineering ». C’est-à-dire étudier la façon dont l’utilisateur interagit avec le programme et trouver les formulations les plus à même de produire des réponses pertinentes. Par exemple, lorsqu’on utilise une calculatrice, il est plus efficace d’écrire 3³ plutôt que 3×3×3 .

GPT (Generative Pre-trained Transformer) : GPT-3 et 4 sont ce qu’on appelle des LLM ou large language model. En d’autres termes, ce sont des systèmes capables de générer du texte sur une vaste quantité de sujets. Afin d’optimiser ses réponses, il est souhaitable de poser un cadre, en définissant le niveau de précision de ses réponses, ainsi que le contexte d’utilisation, par exemple: « Tu es un étudiant en Bachelor. Tu écris une thèse sur … ». Ce genre de méthodes rentre dans le domaine du prompt engineering et vaut la peine d’être étudié plus en détail afin de vraiment s’approprier l’outil.

II. Connaissances préliminaires

Pour assurer une utilisation efficace des capacités conversationnelles de ChatGPT, l’utilisateur doit posséder des connaissances préalables sur le sujet qu’il interroge, afin d’être en mesure de vérifier et de comprendre les informations données par l’IA.

Ce prérequis est essentiel pour assurer une utilisation optimale de ce service, en tant qu’outil de recherche.

III. Relecture et recherche additionnelles

Chaque réponse fournie par ChatGPT doit être examinée et soumise à une recherche supplémentaire pour vérifier son exactitude, sa pertinence et la source des informations présentées.

ChatGPT ne peut pas être référencé comme source de l’information qu’il fournit, il est donc essentiel de mener des recherches additionnelles, dans le but de soutenir ses affirmations avec des sources fiables.

Il est important de préciser que ChatGPT, contrairement à Bing ou Google, n’est pas un moteur de recherche. Bien qu’il soit capable de générer des informations sur une variété de sujets, il ne vérifie pas leurs exactitudes et véracité car il n’a pas la capacité de précisément déterminer l’origine des informations utilisées pour produire ses réponses. Il reste néanmoins un bon complément aux moteurs de recherche pour donner une direction et/ou afin d’expliquer des concepts résultants de recherches classiques.

Ce processus peut être facilité par l’utilisation de Bing, qui a récemment intégré GPT-4 à son moteur de recherche et qui inclut directement dans ses réponses les sources utilisées. La vérification de la fiabilité de ces références, ainsi que la recherche de sources supplémentaires restent néanmoins nécessaire.

IV. Documentation de l’utilisation

Bien que les réponses de ChatGPT ne puissent pas être directement utilisées comme références, il est important de documenter toutes les discussions pertinentes au travail qu’il a aidé à écrire. Cela permet de légitimer le travail de l’auteur et de prouver l’authenticité du résultat final.

Cette étape est particulièrement importante, car elle permet de soutenir l’utilisation éthique de l’IA pour la recherche académique, mais également de créer un précédent dans un contexte où il s’agit encore d’une technologie émergente et controversée.


Applications concrètes

La versatilité des LLM et la vitesse phénoménale de l’innovation dans le domaine permettent d’innombrables cas d’utilisation. J’ai, pour ma part, identifié 4 applications qui ont servit à la rédaction de mon travail de Bachelor, et pour lesquelles j’ai appliqué la méthodologie décrite ci-dessus.

I. Collecte d’informations

J’ai utilisé ChatGPT pour trouver et comprendre des informations sur des articles, des algorithmes, des concepts mathématiques et d’autres sujets plus ou moins complexes. L’avantage de combiner cet outil avec des moteurs de recherches classiques est qu’il permet d’obtenir des informations très précises, basées sur différentes sources agrégées en réponses digestes et compréhensibles pouvant ensuite être développées plus profondément grâce à la fonctionnalité de chat.

Pour assurer l’exactitude des informations collectées, j’ai utilisé des sources alternatives de vérification Si aucune source fiable n’a pu être identifiée, les informations n’ont pas été utilisées.

II. Description des algorithmes

J’ai fourni à ChatGPT des extraits de mon code, dûment annoté, afin qu’il me génère des descriptions des algorithmes utilisés. Les réponses produites, bien que partiellement correctes, m’ont permis de gagner du temps sur la rédaction ainsi qu’à mettre des mots sur des concepts complexes qui ne sont pas toujours évidents à traduire en langage naturel.

III. Amélioration de la qualité d’écriture

L’utilisation régulière de ce nouvel outil a impacté ma façon de rédiger. Là où auparavant je prenais soin de bien formuler chaque phrase les unes après les autres au fur et à mesure que j’écrivais, avec ChatGPT j’ai pu me concentrer sur le contenu et lui déléguer (partiellement) la forme. J’ai rapidement pris l’habitude de rédiger mes idées directement dans le chat sous forme de note afin qu’il me génère des phrases cohérentes et bien écrites.

IV. Utilisation de ChatGPT comme point de départ

Je me suis ensuite servi des réponses de ChatGPT comme fondation pour ma thèse en apportant les modifications nécessaires et en les ordonnant de sorte à former un tout qui soit cohérent et fidèle à mes idées.

Dans certains cas, les phrases générées par ChatGPT étaient suffisamment bonnes pour être utilisées (presque) telles quelles, mais dans la grande majorité des cas, la plupart du contenu a été modifié pour s’adapter à la structure globale du document ainsi qu’à mon propre style d’écriture. Je pense qu’il est important de ne pas trop se reposer sur les formulations produites par le LLM afin d’éviter que la forme rédactionnelle ne devienne trop impersonnelle.

Comme je l’ai précisé plus haut, la conversation utilisée pour générer ce texte a été mise à disposition dans les annexes de mon travail afin qu’elle puisse servir d’exemple de comment utiliser l’IA efficacement pour la rédaction.



“Du coup c’est le robot qui a fait le travail à ta place ?”

C’est la question que tout le monde se pose, et c’est légitime. ChatGPT est un outil incroyable et bien qu’il m’ait aidé à améliorer considérablement ma productivité, il n’a pas inventé les algorithmes présentés dans ma thèse.

Comme on ne remet pas en question le travail d’un mathématicien qui utiliserait une calculatrice, l’utilisation de ChatGPT ne devrait pas non plus remettre en question mon travail. Il est vrai que certains pourraient utiliser cet outil sans documentation ou de manière inappropriée pour accomplir leur travail à leur place. Mais le fait est que les IA existent, continueront d’exister et de s’améliorer. Aujourd’hui, ChatGPT offre un avantage concurrentiel et il serait contre-productif de l’interdire. Au contraire, nous avons l’opportunité de l’intégrer dans le système éducatif, d’offrir aux étudiants un tuteur capable de s’adapter à leur besoin, disponible à tout moment pour répondre à leurs questions et sans crainte d’être jugé.

Je suis profondément convaincu qu’un tel outil, correctement adapté, a le potentiel d’améliorer l’apprentissage des étudiants à chaque étape du système scolaire. Sal Khan, le fondateur de la Khan Academy, a déjà intégré un tel outil à sa plateforme d’apprentissage en ligne et les résultats sont encourageants.

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Ce nouvel outil et les intelligences artificielles de manière générale ne sont cependant pas sans risques. Au-delà des inquiétudes autour de l’insurrection des machines, les capacités génératives des IA modernes posent de sérieux risques autour de la falsification des informations, et de l’incapacité de ces machines à évaluer les risques liés aux réponses produites. Il est crucial de continuer à améliorer ces systèmes plutôt que d’essayer de les interdire, afin de minimiser les risques et de garder un certain contrôle quant à leurs utilisations.

Le changement est inévitable, autant en faire partie.

[1] Buchholz, K. (2023) ‘ChatGPT Sprints to One Million Users’, Statista, 24 janvier. Disponible à: https://www.statista.com/chart/29174/time-to-one-million-users/ (consulté le 24 mars 2023).



Créer et partager facilement du contenu H5P avec LUMI

Introduction

La transformation digitale dans le domaine de la formation marque l’émergence de nouveaux outils pédagogiques interactifs comme H5P. Le fonctionnement simple de H5P, ainsi que le large éventail d’activités qu’il permet de créer séduisent de plus en plus les enseignant-es.
Cependant, ils/elles sont confronté-es particulièrement à un problème d’accès à H5P, son utilisation nécessitant un système d’hébergement et son plugin n’étant intégré que sur quelques plateformes comme Moodle.

Au CFCD un certain nombre de questions sur l’outil H5P revient très souvent : comment rendre une formation interactive et plus attrayante avec H5P ? Comment rendre un contenu H5P utilisable hors ligne pour des étudiant-es qui ont des problèmes de connexion internet ?

C’est dans le cadre de notre veille, et pour répondre aux demandes des équipes pédagogiques que nous avons découvert l’application Lumi. Dans ce billet, nous allons partager avec vous les raisons pour lesquelles il pourrait être utile de créer son contenu H5P avec Lumi, ainsi que les étapes pour y parvenir. Nous vous montrerons également comment intégrer les activités H5P dans un padlet ou un projet storyline.


À propos de H5P et Lumi

H5P signifie HTML 5 package, c’est un logiciel multiplateforme, basé sur du HTML 5 et du JavaScript. Il permet de créer des activités d’apprentissage interactives et de les intégrer dans votre espace de cours Moodle. Son succès s’explique par le fait que son utilisation ne demande pas des compétences techniques avancées, il est à la portée de tous et toutes.

Désormais, l’application Lumi que vous pouvez installer sur votre ordinateur vous permet de créer, éditer, visualiser et partager votre contenu H5P avec vos étudiant-es. Cette application fonctionne sans connexion internet, elle est gratuite et open source.
À présent, vous savez ce que permet Lumi, voyons ensemble comment elle peut vous faciliter la création de vos contenus H5P.


Pourquoi utiliser Lumi ?

L’application Lumi est intéressante et pratique pour les raisons suivantes, d’une part elle est simple à installer, son interface est intuitive et facile à prendre en main. Dorénavant, quand vous travaillez avec H5P et que vous souhaitez visualiser ou tester votre création H5P, vous n’êtes plus obligé-es de l’enregistrer comme dans Moodle, Lumi offre une fonctionnalité importante qui vous permet d’avoir un aperçu rapide de votre création, elle accélère considérablement le temps de conception. Elle est idéale aussi pour créer plusieurs activités H5P au même moment.
D’autre part, elle prend en charge tous les types de contenus H5P, elle peut être utile si vous souhaitez créer une activité H5P non-disponible sur Moodle.unige.ch comme par exemple le livre interactif ou tant d’autres de la bibliothèque H5P, ou si vous souhaitez partager votre contenu H5P avec vos étudiant-es afin qu’ils/elles puissent le consulter, et interagir avec eux/elles directement sans avoir recours à une plateforme en ligne. Elle offre la possibilité d’exporter votre contenu sous forme de fichiers HTML 5 ou paquet SCORM. De plus, elle propose une fonctionnalité Analytics, que vous pouvez activer pour insérer un outil de rapport afin de permettre à vos étudiant-es de sauvegarder leurs résultats et de vous les envoyer. Ce rapport contient des traces d’apprentissage que vous pouvez analyser pour améliorer votre formation.

Nous l’avons testé, le livre interactif s’est révélé utile dans différents contextes, notamment pour développer un Module au format e-Learning, ou pour créer un tutoriel comme ce guide que nous avons conçu pour un atelier de formation. Actuellement, nous menons aussi une réflexion sur comment utiliser le livre interactif pour présenter les tutoriels de manière structurées, et pour proposer un parcours d’auto-apprentissage afin d’offrir une plus grande autonomie aux étudiant-es et aux enseignant-es dans la prise en main de la nouvelle version de Moodle, et plus largement des outils/logiciels institutionnels.
Maintenant, intéressons-nous de plus près au potentiel pédagogique du livre interactif.



Qu’est-ce que le livre interactif ?

C’est un contenu H5P qui vous permet de créer un support pédagogique sous forme de livre avec plusieurs pages interactives, de les organiser en chapitres et sous-chapitres. Dans votre livre, vous pouvez présenter des éléments théoriques, ajouter des fichiers multimédias et des contrôles de connaissances ou des quiz à la fin des chapitres. Ainsi vos étudiant-es pourront parcourir les chapitres du livre tout en réalisant différentes activités interactives ou en regardant des vidéos, en écoutant des enregistrements audio. Présenter un contenu léger sous une double modalité visuelle et auditive favorise un meilleur apprentissage, et permet de s’adapter aux besoins de vos étudiant-es.

Nous avons récemment utilisé le livre interactif pour développer un module de formation en ligne pour le programme Master of Advanced Studies in European and International Governance. Dans cet extrait vidéo ci-dessous, vous trouverez quelques activités que nous avons intégrées pour donner un rôle actif aux participant-es, et pour renforcer les apprentissages clés :

À présent, regardons ensemble la liste complète des types de contenus que vous pouvez utiliser dans un livre :



Quelques pistes pédagogiques

  • L’application Lumi vous permet de créer un module d’apprentissage autonome sur une partie d’un cours en combinant différents types de contenus interactifs comme des présentations, des quiz, des vidéos interactives sur plusieurs pages, consultez ce livre interactif que vous pouvez réutiliser et adapter.
  • Elle peut être aussi utilisée en pédagogie inversée pour intégrer des activités interactives dans le contenu d’apprentissage asynchrone, par exemple une classe inversée basée sur des vidéos que vos étudiant-es doivent visionner avant le cours, vous pouvez les enrichir par des quiz pour leur permettre de vérifier la bonne compréhension du message pédagogique diffusé. Vous pouvez également chapitrer les vidéos, ou insérer à des points précis de la vidéo des résumés, et des liens web vers des ressources complémentaires pour renforcer les connaissances et les compétences impliquées.
  • Elle vous offre la possibilité de construire des activités de mise en situation avec branching scénario, comme dans l’exemple de ce précédent billet blog des cas cliniques ont été développés par les enseignant-es, les étudiant-es sont mis-es en situation clinique qu’ils/elles doivent gérer.
  • Elle aide à transformer votre contenu statique et long afin d’éviter une surcharge d’information.
  • Elle permet de créer des visites virtuelles d’un laboratoire ou d’un site historique avec l’activité “virtual tour 360”. Vos images 360 (équirectangulaires) et normales, peuvent être enrichies d’interactivités telles que des vidéos, des explications audios et des questions interactives. Ce type de contenu est utilisé pour donner une impression d’exploration et d’apprentissage dans un environnement réaliste. (source H5P.org)
    Nous vous invitons à explorer le laboratoire du Cambrian College.
  • Elle peut être utile si vous souhaitez mettre en place des activités pédagogiques qui stimulent et renforcent la production orale chez vos étudiant-es.
  • Elle permet de mettre à disposition de vos étudiant-es des contenus interactifs formatifs, ils/elles peuvent les réaliser plusieurs fois avec des rétroactions instantanées afin de les permettre de corriger leurs erreurs, et de consolider leurs connaissances, comme dans cet exemple de quiz sur les objectifs de développement durable.
  • Elle permet de proposer des expériences d’apprentissages ludiques et variées, consultez cette activité proposée lors de notre atelier H5P.



Où trouver des exemples d’activités H5P ?

Nous vous suggérons de consulter les pages web ci-dessous, selon vos besoins, vous pouvez affiner votre recherche en utilisant le filtre par activité H5P ou par domaine d’enseignement :



Comment fonctionne Lumi ?

Installation

Pour commencer, connectez-vous sur le site web de Lumi, téléchargez la version qui correspond à votre système d’exploitation et installez Lumi sur votre ordinateur.

Démarrer

Ensuite, vous devez lancer l’application, pour cette action aucune connexion internet n’est requise, après vous pouvez choisir soit d’ouvrir une activité existante avec l’extension de fichier .h5p pour l’adapter ou la modifier, ou de créer une nouvelle activité.

Le fonctionnement de cet éditeur de contenu H5P est identique aux interfaces H5P des plateformes en ligne, vous devez tout d’abord choisir le type d’activité, par contre certains contenus h5p ne sont pas activés, il faudra les installer, puis créer votre contenu. Comme mentionné précédemment la fonctionnalité intéressante de cet éditeur, c’est la possibilité d’avoir un aperçu direct et rapide de vos créations en cliquant tout simplement sur le bouton “vue”.

Sauvegarde et exportation

Après la conception de votre contenu H5P, il est enregistré par défaut au format .h5p, ce qui vous permet de le modifier ou de l’afficher directement sur Moodle si l’activité H5P est installée. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez aussi exporter votre contenu H5P au format HTML 5, le sauvegarder localement sur votre ordinateur et le partager sous forme de pièce jointe avec vos étudiant-es par courriel ou le déposer comme un fichier sur Moodle. Par contre, en déposant votre contenu H5P sous forme de fichier sur Moodle, vous ne pouvez pas le lier au carnet de notes.

L’exportation est également possible sous forme de paquet SCORM, imaginez que vous souhaitez partager votre contenu H5P dans une autre université et sur leur plateforme le plugin H5P n’est pas installé, alors vous pourrez simplement partager le paquet SCORM qui est accepté par la plupart des LMS (learning management system). En plus, cela empêche les problèmes de lecture de votre contenu H5P attribuables aux mises à jour du logiciel, nous avons pu constater que certaines mises à jour risquent de rendre votre contenu non fonctionnel.



H5P avec Storyline et Padlet

Avez-vous déjà pensé à utiliser une activité H5P dans votre projet storyline ? Ou peut-être vous vous êtes demandé-es comment ajouter un exercice interactif dans votre Padlet ?

Grâce à Lumi, vous pouvez maintenant compléter votre contenu pédagogique créé sur Storyline ou sur votre Padlet par une activité H5P. Il vous suffit d’exporter votre activité au format HTML 5 tout-en-un, ce format est largement accepté par presque toutes les plateformes et vous l’intégrez dans l’une des applications ci-dessus sous forme de fichier HTML. Vous pouvez consulter ce guide qui vous accompagne étape par étape.



Conclusion

En somme, nous pouvons retenir que l’éditeur H5P change la façon de présenter le savoir, nous passons à des contenus statiques que l’étudiant-e consulte de manière passive à des supports d’apprentissage interactifs, engageants et attrayants qui permettent d’offrir une expérience d’apprentissage optimale. Il permet aussi de donner une dimension ludique à votre enseignement. Néanmoins, il est conseillé d’ajouter un contenu interactif dans vos présentations à condition qu’il apporte vraiment une plus-value pédagogique à votre cours, sinon il risque d’être un distracteur et d’avoir un effet négatif sur l’attention.

La facilité de prise en main de H5P, associée aux nouvelles fonctionnalités proposées par Lumi pour créer du contenu H5P rend cette application particulièrement utile pour les enseignant-es.

Toutefois, il est important de souligner que la personnalisation des contenus H5P est limitée, la traduction en français est également incomplète, les résultats des activités reliés au carnet de notes Moodle ne sont pas détaillés. Ces aspects restent encore à améliorer.

Par ailleurs, l’équipe H5P continue de créer de nouveaux contenus interactifs actuellement en version béta. Les versions officielles pourraient-être publiées prochainement, la mise à jour de l’application Lumi vous permettra de bénéficier de ces contenus.

En espérant que ce billet vous a donné des idées pour vos cours, comment pensez-vous créer votre contenu H5P avec Lumi ? Nous vous invitons à partager votre expérience dans les commentaires.