Retour sur le eduhub days 2011
Les 25 et 26 mars derniers, nous avons participé sur les bords du lac de Lugano aux eduhub days. Pour ceux qui ne connaissent pas les eduhub days, il s’agit de la conférence annuelle des membres de la communauté eLearning universitaire Suisse. Cette conférence est organisée sous la forme de tables rondes favorisant les échanges entre ses membres sur des thématiques aussi diverses que le e-assessment, le copyright ou le mobile learning.
Deux thèmes ont tout spécialement retenu notre attention : le ePortfolio et les ressources éducatives libres (OER).
Implémentation du ePortfolio
Les tables rondes qui ont traité du ePortfolio se sont focalisées spécifiquement sur le ePortfolio d’apprentissage et plus particulièrement sur les considérations (pédagogiques, politiques) liées au déploiement de cet outil. Andréas Hediger à ce propos nous a présenté les étapes nécessaires à la mise en place de référentiels de compétences et d’objectifs d’apprentissage prenant pour exemple la grille de compétences GPS4Learning qu’il a implémentée. Cette présentation nous a permis de nous rendre compte de la complexité d’un tel processus. Pour compléter cet état des lieux, l’Université de Genève a rapporté les résultats de sa pré étude sur le ePortfolio. Nous avons pu ainsi découvrir quelles sont les actions nécessaires à entreprendre pour garantir une implémentation optimum du ePortfolio, à savoir:
- Accompagner les étudiants et les enseignants dans l’usage du ePortfolio;
- Adapter ce dernier aux besoins du terrain;
- Assurer la pérennité de son contenu.
Promouvoir l’échange des ressources éducatives libres
Un autre thème abordé lors des tables rondes a été la création d’objets pédagogiques électroniques et leurs partages. En effet, l’introduction d’entrepôts d’objets pédagogiques (pdf, vidéo, SCORM, etc.) comme SwitchCollections vise à la création et à la diffusion de contenu à destination du plus grand nombre. Cependant, ces entrepôts n’ont de valeur qu’à partir du moment où on y trouve du contenu en quantité et en qualité suffisante. Comme souvent, il faut constater que la mise à disposition d’outils informatiques n’est pas en soi suffisante pour générer une adoption massive. Dans ce sens, Urs Ingold et Caspar Noetzli nous ont énuméré les principales barrières à l’adoption par les enseignants de cette philosophie du partage : manque de temps et reconnaissance institutionnelle, droit d’auteur, etc. Une solution pour pallier à ces problèmes consisterait, selon eux, à accompagner les enseignants dans l’adoption, la création et la diffusion de leurs ressources éducatives. Ainsi, dans le cas de la diffusion d’objets pédagogiques, plusieurs mesures ont été retenues:
- Valoriser la création de contenu électronique en libérant du temps pour les enseignants;
- Définir des règles d’utilisation et de partage en ajoutant une bannière lors de la première connexion au site;
- Accompagner les enseignants dans la mise en place de leurs ressources éducatives;
- Définir des critères de qualité;
- Etc.
Plates-formes d’enseignements vs outils Web 2.0
En plus des nombreuses tables rondes, deux présentations (en début et en fin de conférence) ont traité de la problématique des outils Web 2.0 et de leurs usages dans l’enseignement. Dans la première présentation, Andrea Back et Florian Gnägi ont débattu de l’avenir des plateformes d’enseignement ou LMS (par ex., Dokeos ou Moodle) par rapport aux outils Web 2.0. Pour Florian Gnägi, les LMS ont pour principaux avantages qu’ils permettent de mieux organiser et administrer les espaces virtuels de cours. De plus, le principal point négatif des outils Web 2.0 tient à la pérennité de ces outils et le risque que pourrait prendre un enseignant en basant son enseignement sur des outils qui, à long terme, pourraient disparaître. Opposée à Florian Gnägi, Andrea Back, enseignante à l’université de St. Gall, nous fait part de la limitation des LMS en termes d’activités pédagogiques, ce qui l’a poussée à travailler de plus en plus avec les outils Web 2.0. La facilité d’usage de certains outils Web 2.0 ainsi que la maîtrise de ces derniers par l’enseignant en font des solutions mieux adaptées au monde de l’enseignement universitaire. Il a été également remarqué que les LMS sont des outils centrés enseignants tandis que les outils Web 2.0 sont plutôt centrés sur les apprenants. Au terme de leur confrontation, Andrea et Florian concluent que la solution est entre les deux, à savoir qu’il y a de la place pour les deux familles d’outils. Il faut cependant permettre une meilleure interaction entre outils Web 2.0 et LMS pour garantir aux enseignants et aux étudiants un usage idéal. Notons que des passerelles entre LMS et outils Web 2.0 seront intégrées dans les plateformes Moodle 2 et Chamilo 2 (nouveau nom de la plate-forme Dokeos) qui seront mises en place à l’Université de Genève en 2012.
Finalement, Teemu Arina, jeune entrepreneur finlandais de 24 ans nous a parlé du Cloud Learning ou l’usage des outils Web 2.0 dans l’apprentissage.
Lors de sa présentation, Teemu définit ce qu’est le Cloud Learning et énumère les différences de ce dernier et l’eLearning institutionnel ainsi que la manière dont ces deux facettes pourront interagir à l’avenir. Cette présentation était intéressante d’un point de vue technologique, même si nous aurions préféré écouter quelque chose de plus inspirant comme Sugata Mitra et son projet « Hole in the Wall »
ou Salman Khan et son site KhanAcademy.
Peut être pour le eduhub 2012…