Notamment grâce à la diffusion des Mooc’s, les vidéos d’apprentissage sont devenues un medium à part entière dans l’enseignement supérieur. Dans un Mooc, elles sont le vecteur principal de l’information. Dans l’enseignement en présentiel, les vidéos sont intégrées au cours et sont notamment utilisées dans l’approche de la classe inversée.

L’un des défis que pose ce nouveau medium est l’engagement étudiant. En effet, le risque est de reproduire un enseignement exclusivement magistral dont on sait aujourd’hui qu’il est moins productif en termes d’apprentissage qu’un enseignement actif (PNAS 2014). Dans la classe inversée, l’exposition au contenu précède le temps en classe. Le temps en classe est alors dédié à l’interactivité. Afin que l’étudiant∙e s’engage sur le contenu à retenir avant la classe, la vidéo se doit donc d’être engageante.

A cet égard, une étude exploratoire (Guo & al. 2014) à propos de quatre Mooc’s hébergés sur la plateforme Edx de l’Université de Stanford donne quelques pistes intéressantes. L’étude croise deux ensembles de variables. D’une part, les styles de vidéo a) leçon filmée b) enseignant∙e parlant, dont on voit la moitié supérieure du corps c) démonstration sur tablette interactive popularisée par la Khan academy d) présentation PowerPoint avec voix off ; de l’autre, le temps que les participant∙e∙s passent sur la vidéo ainsi que le taux d’engagement et de réussite de ceux-ci aux activités proposées après le visionnement de la vidéo (principalement des questions à choix multiples). L’étude n’a pas valeur scientifique en ce sens qu’elle n’a pas été effectuée avec des groupes de contrôle. Elle a été toutefois complétée avec des interviews de membres de l’équipe de production d’EDX. En tous les cas, elle apporte des constats intéressants pour les personnes qui souhaitent se lancer dans la production de vidéo d’apprentissage.