Khan Academy

Le monde du e-learning regorge de nombreux acteurs, dont on ne connaît parfois que le nom ou le logo. Après JISC, il semble intéressant de s’arrêter le temps de quelques lignes sur la Khan Academy, dont l’arrivée en septembre 2013 sur le marché francophone n’est pas passée inaperçue (voir un exemple ici).

La Khan Academy tire son nom de son fondateur, Salman Khan. C’est en encadrant sa cousine à distance  que cet ancien analyste dans un fond d’investissement va découvrir l’intérêt d’utiliser la vidéo dans le domaine éducatif. En effet, Salman Khan raconte à quel point sa cousine apprécie les vidéos explicatives qu’il crée et dépose sur Youtube à son attention. Celle-ci aime pouvoir faire des pauses, revenir en arrière et répéter certaines séquences. Bien entendu, ces vidéos sont également visionnées par d’autres, et c’est au travers des commentaires laissés sur Youtube que Salman Khan dit avoir découvert l’utilisation que des enseignant∙e∙s font de ses vidéos.

Désormais, lui écrivent-ils, les enseignant∙e∙s inversent leur façon de faire cours (flipped classroom pour classe inversée) : au lieu d’enseigner la théorie en classe et de donner des devoirs à faire à la maison, ils demandent à leurs étudiant∙e∙s de suivre le cours par vidéo chez eux et mettent à profit de temps passé en classe pour s’asseoir à leur côté. Tel est le souhait de Salman Khan : que l’utilisation de la technologie puisse humaniser le système éducatif en libérant du temps pour favoriser l’interaction avec les étudiant∙e∙s. En effet, l’objectif des vidéos est de fournir un soutien et non pas de remplacer le temps consacré au présentiel. Cette approche de classe inversée est actuellement discutée et disputée, mais le succès est là.

Organisation à but non lucratif, la Khan Academy est désormais présente dans 200 pays et compte près de 10 millions d’utilisateurs et utilisatrices par mois. Outre les vidéos, la Khan Academy propose désormais des contenus pédagogiques incluant des parcours de connaissance, des outils d’évaluation et de suivi. La fondation a bénéficié de différents soutiens (Microsoft, Google, Fondation O’Sullivan). Son arrivée dans le paysage francophone se fait grâce à  Bibliothèques sans frontières, qui assure de nombreuses traductions, et au sponsoring d’Orange, avec l’objectif de toucher également l’Afrique francophone. Des expériences de classes inversées devraient, en effet, être organisées au Cameroun et en Côte d’Ivoire.

Retrouvez le TED Talk donné par Salman Khan ici et, à la Bibliothèque, son ouvrage, traduit en français sous le titre de L’éducation réinventée.

Voir aussi Evaluating the Khan Academy